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SMOOTH AMBLER OLD SCOUT 107

Les accords mets – whisky on connait (voir plus haut notre ballade chez Bunnahabain), mais avez-vous déjà essayé l’accord musique-whisky (ou plutôt whiskey ici)?

 

Je vous propose de faire un tour aux États-Unis pour faire cette expérience. Nous allons ainsi gouter un Bourbon qui n’a pas le droit d’en être un : Smooth Ambler Old Scout en écoutant la plus américaines des musiques : le blues.

 

Avant de s’installer, lancer la playlist que je vous propose https://open.spotify.com/user/11122645932/playlist/62uktrrLlVHQmyiQAyBx5B?si=tmtzqi5nQ2asDA1hZDClXg

 

Une fois que Jack White et ses Raconters envoi leur blues de Detroit, sortez votre bouteille de Smooth Ambler et installez-vous tranquillement dans votre fauteuil. La voix presque stridente de Jack White accompagné de sa guitare sèche entre dans vos oreilles. Quelques envolées de violons vous rappellent le pays sans lequel  le whiskey américain et le bourbon n’existeraient pas : l’Irlande.

 

C’est sur cet air de mélange hétéroclite que vous prendrez votre bouteille en provenance directe de la Virginie-Occidentale. Sa forme fine et longue annonce déjà que nous avons entre les mains un bourbon qui se veut différent. De Bourbon, d’ailleurs, il va n’avoir en commun que la méthode de fabrication et les ingrédients (minimum 51% de maïs). Tout d’abord, ce whiskey distillé à l’eau pure des Appalaches est embouteillé à 53,5° (107 degrés fahrenheit « CQFD » alors que le Bourbon l’est entre 40 et 50°). D’autre part, si pour moitié il est vieilli dans des fûts de chêne neufs (comme le Bourbon), il l’est aussi dans des fûts retoastés comme pour vieillir un scotch ce qui, là, est complètement proscrit pour un bourbon. Mais c’est là que les mécréants de Maxweltown  font la différence.

 

Stoppons là les palabres alors que Jack White s’énerve, monte dans les aiguës et tape sur son piano, comme si il nous disait « arrêtes de la regarder, sers toi en un verre ! »

 

Je vous propose de le faire au moment où le vieux Seasick Steeve entonne un gros blues. Sa guitare et son bottleneck nous envoient directement dans un vieux Diner du bord de la Road 66. Versons le liquide ambré dans notre verre.  Lorsqu’il se lance dans son solo, plongez votre nez dans le verre. Une fois passée la puissance de l’alcool peu commune pour un Bourbon, vous y trouverez l’ odeur du caramel en train d’attraper la casserole. Lorsque la musique se calme un peu replongez le nez dans le verre pour y découvrir des arômes de vanille. Reposez votre verre en attendant la fin de la chanson vous apprécierez que mieux la dégustation.

 

C’est sur un blues lourd des Black Keys que je vous propose d’enfin goûter ce whiskey. Quand il entre en bouche, le liquide semble danse et épais. On dirait presque du beurre fondu. C’est quand Dan Auerbach s’énerve, que la puissance du liquide explose dans votre bouche balançant pèle mêle des arômes épicés de gingembre et de bâtons de cannelle brulés. Gardez en bouche le liquide pendant quelques secondes.  Lorsque la musique se calme et le feu s’apaise dans votre bouche, les notes plus sucrées de caramel et de génoise font leurs entrées.  Les arômes sont ici plus complexes que ceux d’un simple Bourbon même si la base de maïs le fait s’en rapprocher.

 

Laissez un peu redescendre les émotions en attendant tranquillement l’arrivée de John Belucci et ses Blues Brothers. Quand il amorce son blues lancinant : « takin ‘pilules and cheap whiskey » (bon ok pas complément catholique ! NDR), la chaleur fait son retour dans votre gorge accompagnée de la douceur caramélisées d’un bonbon.

 

Faites coulez quelques gouttes d’eau dans le verre pour y replonger le nez au moment où Matt Guitar Murphy commence son solo avec sa Cort. Vous apprécierez encore plus les odeurs et les gouts de caramel.

 

Les doux airs de guitare blues du texan Billy Gibbons (ZZ top), de l’irlandais Josh MCClorey (The Strypes) et de l’alsacien Jean-Noël Scherrer (Last Train) vous accompagneront pour apprécier la fin de votre verre.

 

Une fois accompli ce voyage bluezy, pensez à ressentir votre verre désormais vide. Il conserve longtemps de douces odeurs de fudges.

Par contre ce whiskey étant quand même assez difficile à dénichez (moi je sais où !!), vous pouvez essayer avec une Bulleit Bourbon le voyage sera proche de celui-ci !

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