C’est de Glasgow que nous sommes parti mon fidèle destrier BRADPEAT et moi, direction le nord de l’Écosse vers les Highlands : destination la distillerie GlenGoyne pour une découverte.
J'y pense je ne vous ai pas encore présenté ! BRADPEAT qui nous accompagnera dans nos nouvelles aventures n’est autre que mon p'tit combi Volkswagen ! Bleu comme le ciel d'Ecosse et pétaradant pour toujours annoncer mon arrivée.
Équipé de toutes les technologies essentielles : portes Glencairn pour faire face à toutes les dégustations impromptues, banquette lit pour celles qui ont que trop duré, réserve de papier bulle pour les distillery release, planche à découper pour les petites faims, autoradio connecté pour une musique sans limite (car la musique c est la vie), pancho pour les journées écossaises trop ensoleillées... tout y est.
C’est donc tout pétaradant que je suis parti vers le nord. Cette fois-ci seul mais avec les photos de deux absents Titi et Steph. Objectif du jour prouver à ces deux grands escogriffes qu'il n y a pas que des Irish Whiskey dans la vie et qu’il y a de très belles choses en Ecosse (j'en suis convaincu mais je n'ai malheureusement jamais eu et n’aurait jamais plus l’occasion de leur prouver). Bref !
Alors qu’Eddy Vedder nous balance son Alive dans les oreilles (clin d'œil à Frérot), moins d’une heure après mon départ, sur les routes des Highlands, j'arrive au village de Dumgoyne.
Au détour d'un virage sur l'A81, je me trouve face à une des plus belles distilleries d’Ecosse. GLENGOYNE (vallée des oies sauvages en gaélique dans le texte).
Dominée par la montagne qui draine la source de la Dumgoyne Hill, la distillerie est pile entre deux régions fondamentales du whisky écossais.
Écoutez un peu, l’air de maltage (dont nous reparlerons plus tard) et celui de stockage sont situés dans le LOWLANDS alors que les alambics se situent eux dans les HIGHLANDS (ce qui au final fait
du distillat un HIGHLANDS) ! Pas commun. En français on dit que la distillerie a le c... entre deux chaises (mais bon la n'est pas le sujet).
J'arrive donc à la distillerie. Dès l'entrée je découvre les tables de la loi de la marque écrites immuablement dans la pierre du warehouse n°1 : les 6 commandements de GlenGoyne et de l’équipe :
- A la tourbe ton orge tu ne sècheras point ! En effet c’est à l'air naturel (des Lowlands donc) que le malt est ici depuis toujours séché ;
- les vapeurs d'alcool leur temps prendront : les alambics ici utilisés sont réputés être les plus lents d’Ecosse (la distillation est ici faite dans deux allambics qui sont 1/4 plus lents que tous les autres) ;
- dans la Mancha les fûts tu iras toujours chercher : le distillats sont en effet uniquement vieillis en fûts de Sherry de premier remplissage;
- dans la pierre seront choyés les fûts : c’est dans le warehouse originel en pierre (où nous ferons la dégustation) que le distillat patiente paisiblement ;
- de la seule couleur du bois tu te coloreras : que du bruns naturel dans le verre ;
- la recette immuable et séculaire tu conserveras. La recette de distillation est en effet là même depuis 1869.
Voilà c est écris dans la pierre donc on doit avoir quelque chose de vrai dans ce whisky. C’est d’ailleurs pour cela que c’est celui que j’aurai choisi pour faire changer d’avais mes amis.
Bien que la gamme soit assez large (10, 12, 15, 18 ,21, 25 et même 30 ans) que choisir de mieux que le LEGACY Chapter 1. En effet cette nouvelle gamme rend hommage à Cochrane Cartwright directeur de la distillerie en 1868 (à l’époque où elle s’appelait encore Glenguin of Burnfoot) et surtout instigateur de la distillation lente et du vieillissement en fût de sherry !
Pour la dégustation nous allons nous rendre dans le fameux warehouse n°1 derrière les grilles, au milieu de ses murs de pierre et de ses fûts colorés.
Alors qu'en est il de notre LEGACY SERIES CHAPTER 1
Coté couleur a ne pas y douter nous sommes en face d'un verre de whisky vieilli au sherry Oloroso en chêne européen neufs et anciens ! Sa couleur est d'un or brun assez appétissant.
Et au nez ca donne quoi ? Et bien il s'avère assez différent des autres GLENGOYNE et ne se présente pas directement comme un whisky vieilli en fût de sherry. Il est gourmand comme un gâteau vanille caramel, du sucre et pas trop d'agressivité ! tout en douceur et chaleur. Ensuite, il se dévoile et laisse apparaitre son vieillissement avec un apport de fruits du vergers murs (poire, abricots...) et du malt. Au troisième passage au fonds de cette corne d'abondance on découvre des épices qui viennent chatouiller les narines.
Je suis certaine qu'il aurait fait tourner la tête à mes deux amateurs deux inconditionnels de whiskey !
Et en bouche ? Il est tout d'abord assez puissant mais pas trop agressif. Il s'avère légèrement âpre. Il dévoile assez fièrement les goûts dont il s'est paré dans le fût. Il recèle quelques amandes amères cachées dans les agrumes. Et avant de descendre dans la gorge il laisse une gousse de cannelle. Le palais et la langue se souviennent néanmoins de son passage et d'une fraicheur surprenante au regard de tout ce que la bouche vient de découvrir.
Justement quand il est descendu il laisse trainer des notes d'épices et un fond de réglisse.
Alors LOWLANDS ou HIGHLANDS ? Je dirais que sa situation entre deux se ressent dans son coté sec et quand même léger reconnus dans un Lowland et son coté fruité et chaud reconnus dans un Highland ! Je dirais que le vieillissement en fût de sherry vient bien recoller les deux régions.
Mais déjà il faut repartir pour de nouvelles aventures ! Aussi je retrouve mon ami BRADPEAT et je reprends la route sur les chemins écossais !
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