· 

BENROMACH Cask Strength Vintage 2008

 

L’Europe est confinée, et l’Ecosse ne dénote pas du lot. Ma destination aujourd’hui était la ville de Forres et la distillerie BENROMACH. Arrivé devant les bâtiments blanchis à la chaux, je la trouve porte close. Désespoir.  Heureusement Fiona avait dit que la bouteille de 2008 Vintage Cask Strength m’attendrait sur le banc à coté de la distillerie et de sa cheminée rouge. 

 

Comme il n’y a pas âme qui vive ici avec le confinement, je décide d’aller le goûter plus au nord sur la plage de Findhorm (village juste à côté de Forres sur la cote de la mer du nord.

 

Je me mets donc en direction du nord en suivant le lit du Burn of Mosset et son eau naturelle passé à travers le granit des collines de Romach. Je laisse BRAD PEAT à côté de l’entrée de la distillerie et c’est la mort dans l’ame mais motivé que je pars à pied à travers champs que je vais rejoindre la baie de Findhorm. 

 

 

C’est au bout d’1h30 de marche que j’arrive sur la plage. Je voulais être tranquille et au calme pour gouter cette première version de ce Vintage Cask Strength, je ne suis pas déçu. La plage est vide sur des kilomètres à la ronde.

 

Seuls de cormoran et des phoques face à la Burghead-bay Je me pose sur les pierres vestiges de la seconde guerre mondiale. Le décor est magnifique, sur la gauche vers la ville de Findhorm des cabanes de plage en bois très colorées, sur la droite les vestiges de la guerre avec une grande plage avec des restes de port et de blockhaus.  

 

 

Fiona avait laissé un mot pour me présenter le distillat. Il a été distillé à l’ancienne comme tous les BENROMACH avec son orge locale, ses levures de brasseurs, en 2008 et a chouchouté par Keith Cruiskshank (distillers manager), a séjourné pendant 10 ans dans des fûts de bourbon et de xérès de premier remplissage dans le « dunnage warehouse » (entrepôts bas avec seulement 3 niveaux de fûts).

 

J’ai quand même avec moi une petite bouteille d’eau car à 57,9 % il se pourrait que quelques gouttes soient nécessaires. C’est donc au seul son du vent du nord et des vagues de la mer du même nom, que je m’apprête à gouter ce beau distillat couleur ambre. Le bruit du vent est juste troublé par celui du bouchon qui saute et celui de premières gouttes qui sortent de la bouteille.

 

Quand le nez plonge dans le verre on sent bien que du sherry est passé par là ! Il est enrobé de fruits rouges mures. On se rend bien compte aussi qu’on est a presque 58 %. Prennez votre courage à deux mains et laissez-le encore dans le verre pour laisser sortir quelques aromes de pomme et de poires bien mures elles aussi.  Au second passage, le nez est toujours soumis à une épreuve avec des notes épicées de poivre et un fond de clou de girofle.

 

Pour bien comparer, je me sers un second verre, qui pourrait me le reprocher je suis seul ! Dans ce dernier je jette en plus quelques gouttes d’eau. La le nez est adouci et si les notes de sherry restent bien présentes, mais vient se rajouter des notes plus rondes de caramel. Au second passage, avec de l’eau on découvre des notes d’orge et de foin très agréable qui viennent arrondir se distillat.

 

Quand il entre en bouche sans ajout d’eau c’est avec fracas avec des notes de fruits rouge comme de la fraise mais surtout du poivre noir sur la langue. Lorsque ces notes poivrées se déplacent sur les papilles foliées, la langue se pare de notes d’orangettes (orange et chocolat). Une fois que tous ces gouts se calment des notes de caramel fumées apparaissent.

 

Avec quelques gouttes d’eau le sherry et la force est atténuée et ce sont des notes beaucoup plus douces, fruitées et sucrées qui ressortent de ce distillat. Un mélange de banane molle et bien mure et une pointe de miel sur la fin.

 

Alors qu’elle n’avait pas été marquée outre mesure c’est lors du final que les notes de caramel et de fumées restent le plus longtemps en bouche. Au bout de quelques seconde une pointe d’épice vient finir cette dégustation.

 

Sur ma plage, toujours personne n’est venu déranger la quiétude de cette dégustation. Seul un phoque surgi des flots vient me surprendre et me ramener à la réalité.

 

Il va falloir malheureusement songer à revenir retrouver BRAD PEAT qui m’attend devant la distillerie fermée et il faut que je me mette en route car j’ai quand même prés d’1 h 30 de marche avant de partir vers de nouvelles aventures. 

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0