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SPRINGBANK 12 ANS CASK STRENGTH

L’avantage des voyages imaginaires immobiles en temps de confinement c’est qu’on peut se déplacer rapidement d’un point à l’autre d’un pays sans prendre trop de temps.

 

Aussi, c’est un claquement de doigts que je traverse l’Ecosse à bord de BRAD PEAT et que je saute du Speyside aux Lowlands, de Forres à Campbelton direction la distillerie SPRINGNBANK.

 

Arrivé quasiment au bout de la presqu’ile de Kintyre dans le comté d’Argyll au bord du port de la ville de Campbelton vidée de ses habitant par ce satané virus, je me mets en quête de la distillerie de la région. 

 

Sur le papier elle a de quoi répondre à toutes les attentes : 3 marques de renom dans un seul endroit : HAZELBURN, un whisky typique lowlands triple distillation non tourbé, LONGROW son frère version charbonnée à la tourbe (autour de 50 PPM) mais doublement distillé, et enfin, son autre frère le plus connu, SPRINGBANK mi doux mi tourbé et lui distillé 2 fois et demi.

C’est donc plein d’entrain que je m’engage dans la rue Well en direction de la distillerie, mais ma déception est d’autant plus grande quand j’arrive devant le portail clos.

 

Aujourd’hui je ne pourrai qu’imaginer les méthodes artisanales de fabrication de cette distillerie familliale (5ème génération quand même) utilisé licitement ou illicitement depuis 1660 ! Je ne pourrai pas non plus voir les airs de maltage au sol de l’orge qu’elle traite de la graine au grist. Pas de four qui passe de la tourbe à la chaleur sèche et qui produit trois type de whiskies différents. Je ne verrai pas non plus les trois alambics qui passent de la double à la triple distillation en passant par le double et demi ! Et enfin je ne verrai pas non plus l’entrepôts de stockage sombre et humide où il subsiste des fûts de 50 ans d’âge. 

 

Pas cette fois-ci, une autre fois !

 

Je laisse ainsi BRAD PEAT dans la rue et je pars en direction du port qui donne sur le Firth of Clyde. Personne dans les rues. Sur le chemin, néanmoins, je passe devant le Burnside Bar qui semble encore ouvert. Il en sort même un peu de musique. Je n’aurai pas tout perdu, il doit bien y avoir un SPRINGBANK à goûter !

 

A l’intérieur il y a de l’ambiance et on entend une chanson qui manifestement parle de whisky : c’est Campbeltown Loch des Alexanders Brothers.

 

« Campbeltown Loch, j'aimerais que tu sois du whisky, Je te boirais à sec, Le Campbeltown Loch est aujourd'hui un endroit magnifique, Mais le prix du whisky est sinistre.. » Si ca donne pas envie de goûter ça !!

 

Mon choix se porte sur une des références de la marque un SPRINGBANK 12 ans Cask Strength.

 

Le liquide que me sert John le barmaid est de couleur or sombre ! Cette couleur est liée a un vieillissement en fut de bourbon mais surtout et en fut de Sherry.

 

Alors que la chanson continue : « Si je voulais une gorgée, j'irais me baigner, Je nageais de jour comme de nuit, Campbeltown Loch, j'aimerais que tu sois du whisky… » je plonge mon nez dans le verre.

 

Le nez est envahi de fruits rouges très sherry avec en sus une bonne dose de sucre. En forçant le premier passage le nez se pare de la force du fût (54,3 % quand même) et des épices fortes viennent vous chatouiller le fonds du nez. Le temps de reprendre un peu d’air. En replongeant dans le verre on découvre des notes d’agrumes assez citronnées.

 

Le notes de tourbes ne sont pas marquées, il faut mettre quelques gouttes de liquide dans le creux de la main pour la découvrir discrète. Elle s’accompagne d’ailleurs de notes fermières de foins ou d’orge !

 

Et Andy Stewart de continuer quand je m’apprête à le goûter : « Et je me suis noyé dans le Loch, n'est-ce pas ? Vous m'entendiez crier, vous m'entendiez appeler, "Quelle merveilleuse façon de mourir"

 

En bouche les 54,3 % montrent bien leur présence mais progressivement. Le distillat est tout d’abord moelleux et onctueux et se révèle progressivement. La tourbe est toujours très discrète. Ce sont plus des aromes médicinaux qui se mélange avec des arômes d’agrumes sucrés comme confits. Le signale de la fin de dégustation est donnée par l’arrivée de notes plus acides et minérale.  

 

Je savoure la longue finale fruitée mais avec une pointe d’épice à la fin de la chanson : « Campbeltown Loch, j'aimerais que tu sois du whisky, Je vous boirais bien à sec ».

 

L’ambiance est sympa au Burnside Bar mais il faut continuer ma route de confinement. Aussi, je sors du bar et part retrouver BRAD PEAT pour de nouvelles aventures ! En direction de la…Bretagne la continuité de l’ile d’Islay !

 

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