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G. ROZELIEURES FÛT UNIQUE HSE

Après notre petite incartade dans le monde de la mixologie, restons dans le monde des whiskies vieillis en fût de rhum. Aujourd’hui, nous allons goûter le G. ROZELIEURES FÛT UNIQUE HSE.

 

Une fois encore pensons à la planète et faisons des économies de carburant. Nous allons rester en France. Direction le Grand Est, en Lorraine chez un des grands producteurs (et un des 3 plus gros) de whisky français : ROZELIEURES.

 

Je sais ça commence à faire quelques dégustations françaises que je vous propose (et même déjà dans l’Est de la France), mais je n’avais jamais fait de passage du coté de cette distillerie (mea culpa).

 

C’est donc la direction de la Meurthe-et Moselle (à la limite des Vosges) que prend BRAD PEAT aujourd’hui vers la distillerie GRALLET-DUPIC, plus connue sous le nom de G.ROZELIEURES (mais surtout située dans le village du même nom –NDLR-).

 

Au loin nous apercevons une petite montagne plus haute que le reste de la région : on croirait un volcan ? Mais oui, un peu plus loin sur la route un panneau nous le confirme : il s’agit du volcan « ROZELIEURES – ESSEY LA COTE » (415 m) ! Nous arrivons à destination car quelque chose me dit que c’est lui qui arbore le logo des whiskies ROZELIEURES !

 

C’est tout pétaradant que BRAD PEAT fait son entrée dans ce gros village de 200 habitants. Les indications étaient claires, à gauche juste après le lavoir qui trône au centre du village ! Suivre les panneaux « La maison de la mirabelle ! » (nous sommes quand même en LORRAINE au pays de la prune –NDLR-). Bon par contre, nous ne sommes pas venu ici pour goûter de l’honorable eau de vie, mais bien pour du whisky !

Un peu plus loin sur notre gauche nous voici donc devant la fameuse Maison de la mirabelle, mais surtout sur la droite se trouve bien empilés 6 fûts de couleur sombre ! Nous y sommes. La DISTILLERIE GRALLET-DUPIC cachée un peu plus haut à l’abris des regards !

Nous avons rendez-vous avec le souriant Christophe DUPIC (ingénieur qui a réussi en partie à pervertir les membres de la famille GRALLET dans l’eau de vie de prune depuis plus de 120 ans et à les orienter vers l’eau de vie de malt –NDLR-).

 

Dès que nous rencontrons Christophe, nous nous rendons compte que dernière se sourire omniprésent, il se dégage également une certaine fierté, de quoi aiguiser notre curiosité !

 

Il nous conduit ainsi au travers de ses installations et surtout nous explique que « ROZELIEURES » est une des SEULES DISTILLERIE AU MONDE à produire et réaliser son whisky de A à Z ; Et en plus en respectant le plus possible l’environnement !  De quoi avoir un air fier effectivement.

 

Christophe nous donne quelques explications quand même : L’orge ? du champ à côté. Le maltage ? Bien de la malterie des Hautes –Vosges propriété de la maison ! L’eau ? De la nappe phréatique sous le village (la même que dans vos bouteilles de Vittel en plus !). Je passe rapidement sur le brassage (de la brasserie perso), la fermentation (en deux passage dans la cuve juste à côté de nous) et la distillation (issue des deux alambics situés juste à côté) !

 

Tatillon, je lui dis : « et les fûts » ?  Il me regarde et me dit : « je te montrerai ma collection tout à l’heure, mais bientôt ils seront même fabriqués à partir de douelles des arbres des forets environnantes ». 

 

Effectivement on fait bien du « maison » ici ! Il me vient une idée ! Et la tourbe (hey PEATDREAM quand même !) ? Car il faut savoir que la plupart de ses distillats se chargent de PPM au séchage (jusqu’à 40 pour les plus tourbés de la gamme). Là il me dit effectivement, elle n’est pas d’ici mais elle vient d’Islay ! Bon ok c’était facile car il est interdit de ramasser la tourbe en France. Et en plus si elle vient d’Islay alors c’est pardonné !

 

Du 100 % Français ! Bravo ! Je comprends désormais un peu plus pourquoi le whisky ROZELIEURES est très souvent la base de travail de nombreux diffuseurs de whiskies français (nous avions eu l’occasion de goûter le travail de Benjamin KUENTZ– NDLR-). 

 

Christophe, nous conduit en dehors de la distillerie car il souhaite nous faire goûter un de ses « FÛT UNIQUE ». En allant vers le lieu de la dégustation, il nous parle de sa large gamme : « ORIGINE COLLECTION » (pierre angulaire de la distillerie), « RARE COLLECTION » (où le distillat transite par des fûts de xérès, cognac ou sauternes), « FUMEE COLLECTION » (fumée et sherry), « TOURBE COLLECTION » (comme son nom l’indique) et enfin « SUBTIL COLLECTION » (seul non tourbé de la gamme).

 

 

 

Il nous raconte également que la distillerie dispose de 5 lieux de stockage (dont 1 dans une cave voutée –où nous nous rendons- et un autre dans un fort à à peine 30 minutes de routes–le Fort Aventure-). Il nous raconte également qu’il a une grande passion pour les fûts quelle que soit leurs provenances.

 

Notre balade nous conduit donc vers le centre du village où, caché sous un verger, se trouve une belle cave voutée, à l’abri de anges ! Dans cette dernière effectivement nous découvrons de nombreux fûts de bourbon ou de xérès, mais également de Bourgogne (notamment Vosne-Romanée qui donne lui aussi lieu à un distillat « fût unique »), de Côtes-du-Rhône, Sauternes, Tokay…  On trouve encore des fûts de Porto, de Banyuls, d’Armagnac, de Cognac et donc de Rhum agricole (sur lequel est posé la bouteille que nous allons goûter). Quelque chose me dit que Christophe aime faire vivre des expériences à ses distillats.

 

Donc le voilà le fameux FUT UNIQUE HSE qui a gagné le Concours Général Agricole en 2020 et qui se pare d’une belle couleur dorée assez claire.

 

 

Avant de le goûter faisons connaissance avec lui ! Alors le distillat de Christophe a fait un séjour comme une grande partie de ses congénères dans un ancien fût de Bourbon avant d’être transféré pendant 14 mois dans un fûts de chêne blanc ayant contenu du rhum martiniquais HSE (habitation Saint Etienne) XO (au moins 6 ans). Pourquoi HSE ? Simplement parcequ’on peut considérer HSE comme le Rozelieures de Martinique par son approche des finishs de rhum (fûts de Sherry, de Porto, de whiskies des Highlands et d’Islay notamment). Aussi, il paraissait normal que les deux parties se rapprochent et s’échangent de fûts. Résultat coté Caraïbes un magnifique « Finish Rozelieures ».

 

On en a l’eau à la bouche ! Alors qu’en est-il ?

 

Comme toujours, je me plais à sentir progressivement le distillat. Aussi on va y aller doucement. En approchant le nez du verre on se reconnait déjà bien l’orge et plus on avance dedans plus c’est une belle poire qui se découvre.

 

Car en effet, je ne pense pas trop me tromper mais les premiers gros effluves qui apparaissent quand le nez est bien plongé dans le verre, sont ceux d’un verger au fruits bien mur. La marque de fabrique ROZELIEURES à ne pas s’y tromper avec de belle poires bien mures. Le premier passage va s’avérer assez frais et floral. Il s’accompagne néanmoins d’une petite pointe de fumée.

 

Au second passage, on quitte la Lorraine et on part pour les Antilles. Pas de grosse vanille comme dans un Rhum, mais des fruits exotiques, comme l’ananas et la mangue, qui viennent réchauffer l’ambiance. Comme sorti d’un jardin d’épice de Martinique, ces fruits s’accompagnent de notes épicées soutenues qui viennent chatouiller et s’accrocher aux cils.

 

Le troisième passage restera sur la chaleur et c’est là que l’on va découvrir des notes de vanille parsemées d’effluves d’agrumes.

 

Belle annonce plus complexe que certaines références de la maison.

 

Quand il entre en bouche, c’est en douceur, malgré ses 43 % d’alcool. Le distillat traité au rhum est assez moelleux. Il va une nouvelle fois montrer son origine avec un goût de poire (assez mure et pas celle de l’eau de vie plus marquée) et d’orge maltée légèrement fumée. Ce côté suave disparait un temps pour laisser place à des épices qui viennent piquer la langue. On peut détecter une pointe mentholée de cardamome. Mais les épices ne sont que passagers car la douceur de l’ananas (bien que pas complètement mur) et de la vanille reviennent assez vite.

 

Au moment où il descend dans la gorge, il laisse trainer un bâton de cannelle et une pointe de sécheresse dans la bouche.

 

Et dans la gorge, c’est le goût sucré de l’ananas et de quelques épices qui reste un certain temps.

 

Personnellement je trouve ces « petites séries » (à peine plus de 360 bouteilles) se montrent à chaque fois à la hauteur (je me rappelle d’un magnifique Finish Vosne-Romanée). Cependant avec le finish HSE, la barre est encore plus haute et réussi. A vous faire pousser des ananas à Nancy ! 

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