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BELLEVOYE BLANC TRIPLE MALT SAUTERNES FINISH

Le rendez-vous était pris ce matin dans le Cantal dans un bar, cave, laboratoire : le BARYK.

 

Étienne B (pour l’anonymat), m’avait promis de me faire goûter le whisky de l’Elysée, le BELLEVOYE !

 

Je sais comme toujours vous allez dire, il est connu ce blend la ! Mais le connaissez-vous vraiment le plus hexagonal des whiskies Français ?

 

A mon arrivée dans ce village paisible du Sud centre de la France, Ydes, (je vous jure que si vous ne connaissez pas le Cantal ça vaut le clin d’oeil, d’ailleurs n’est-ce pas le plus écossais des départements français ? de l’eau de source, des vallons, des tourbières…) tout était paisible. Le jour était bien levé mais la brume avait du mal à se dissiper. Elle donnait au village un air assez particulier !

 

C’est sans mal qu’avec mon fidèle Brad Peat j’ai réussi à trouver la Boutyk du Baryk !

 

 

A cette heure matinale l’endroit semblait désert mais c’était sans compter sur les deux compères, propriétaires des lieux, qui étaient déjà à la tâche en train d'expérimenter des recettes de leur création de rhum arrangé. Dans leur Fabryk, Étienne B et Mikail T ( je préfère garder un certain anonymat pour ces deux futurs sorciers du rhum arrangé afin de leur assurer une certaine tranquillité-Ndlr-) étaient en train de nous concocter des recettes magiques à coup de vanille et autres racines de gingembre.

 

 

Mais ne nous égarons pas, si je suis venu ici, ce n’est pas pour un rhum, (aussi bien arrangé soit-il) mais bien pour déguster un des 6 finishs du whisky de l’Elysée.

 

LE BELLEVOYE BLANC : SAUTERNES CASK FINISH.

 

Mais avant de passer à la dégustation, il fallait bien faire un tour d’horizon de ce fameux Blend Français présent sur les meilleures tables, comme celle de l’Elysée donc mais également dans la classe affaires de la compagnie aérienne nationale !

 

 

Ainsi, Étienne me présenta la société :

BELLEVOYE a été créée en 2013 par Jean Moueix et Alexandre Sirech (deux anciens du monde du vin et des spiritueux) avec un objectif annoncé : créer un whisky avec une production 100 % hexagonale.

 

Les deux associés n'étant pas des distilleurs et ne bénéficiant pas d'un outil de production, ils se sont lancés dans la production d’un blend.

 

Ils ont ainsi pris leur bâton de pèlerin pour sillonner la France à la recherche des eaux maltées idéales. A l’Est dans les Vosges, en Alsace, au sud dans le Vercors, dans les hauts de France, en Bretagne et au final dans leur région l’Aquitaine du coté de Cognac. Il y a de quoi faire, car je tiens à vous rappeler que désormais la France compte plus d’une centaine de distilleries en activité.

 

 

Bref, dans leurs bagages une grande sélection de singles malt parmi lesquels se trouvaient ceux qui allaient devenir les pierres angulaires de leur production. 

 

 

Après de nombreuses tentatives, leur choix fût arrêté : un single malt du nord de la France (pour apporter pour la légèreté d’un distillat né d’un alambic à colonne), un single malt venu d’Alsace (pour le fruité d’un distillat né d’un petit alambic Holstein). Leur choix s'est également porté sur un dernier single malt plus local, en Charente (pour la puissance et la force d’un distillat né d’un alambic à repasse en forme d’oignon).

 

Depuis deux ans, la société est même devenue propriétaire de la distillerie BERCLOUX située dans le village charentais du même nom, intégrant ainsi sa propre production dans son blend.

 

Le triple malt était né ! 

 

 

Pour que le blend soit 100 % français, les deux associés ont demandé aux distilleries choisies de faire tout d’abord vieillir leur distillat chez eux mais dans de fûts de chênes français (avec des durées différentes selon la destination allant de 3 à 10 ans). Une fois assemblé, le triple malt est glissé dans des fûts distincts dans le chai charentais de BELLEVOYE.  

 

Fruits de ce travail, une large gamme pour répondre aux goûts de chacun :

- BELLEVOYE BLEU, distillat non tourbé bénéficiant d’un finish de 9 à 12 mois  en fût de chêne à grain fin (fût apportant plus de sucrosité) ;

- BELLEVOYE BLANC distillat non tourbé bénéficiant d’un finish de 6 mois en fût d’un 1er grand cru classé de Sauternes (que nous allons gouter plus bas) ;

- BELLEVOYE ROUGE, distillat très légèrement tourbé, bénéficiant d’un finish de 6 mois dans une barrique de Saint Emilion Grand cru, avec son distillat fruité ;

- BELLEVOYE NOIR, distillat tourbé vieilli une fois assemblé pendant 6 mois à 1 an dans un fût neuf chauffé (élu meilleur blended malt français par le World Whiskies Awards 2020) ;

- BELLEVOYE PRUNE, distillat non tourbé fini pendant 3 mois en ex-fût d’eaux de vie de prune et de prune d'ente

-BELLEVOYE VERT, distillat légèrement tourbé qui a bénéficié d’un finish en fût de Calvados (de la maison Christian Drouin) avec ses airs de finish sherry.

 

 

Voilà la table est mise, qu’en est-il de notre whisky du jour, dont le pedigree donne déjà un bel aperçu : médaille d’or au Concours des meilleurs vins et spiritueux français aux U.S.A. en 2019 et médaille de bronze au Concours World Whiskies Awards, « Best French Blended Malt » (la première place étant déjà briguée par le noir ! NDLR).

 

Comme on peut dire dans la région bordelaise, il se pare d'une robe or foncée qui tend presque vers un marron clair.

 

 

Le premier nez de ce blend est très doux et fait ressortir des odeurs d'amandes torréfiées caramélisées et de vanille. L’apport  du finish en fût de vin va lui donner un air fruité. Ce finish se fait sentir de suite mais s’estompe au fil des aller-retour du nez. 

Le second passage, lui revèle des épices douces mais légère comme de la cannelle.

Le troisième passage sera lui sur une grande sucrosité qui vire vers au miel.

Le temps de trinquer avec les deux compères cantalou, et nous goutons à ce blend.

 

En bouche il est douceur, puis apreté (apport du fût de Sauternes) et enfin plus fort en épices. Ensuite, tous se mélangent et  s’estompent avec un goût de pèches blanches et d'amandes. 

 

Comme pour le nez, il s’arrondi et s’adoucie. Son coté vineux se ressent mais reste agréable.

A la fin c'est le retour des épices qui donnent le signal de la fin de la dégustation.

 

Le finale est court sur des amandes et une pointe d’amértume mais très correct pour un blend.

 

Un beau plaisir que ce whisky 100 % hexagonal mais il va falloir poursuivre ma route vers de nouvelles aventures. Je remercie mes hôtes qui vont certainement profiter du malheureux calme actuel pour poursuivre leurs expérimentations !

 

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