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MARS TSUNUKI Single Malt Edition 2022

 

Je sais que je ne vous amène pas trop souvent au pays du blend, le Japon, et que je reste plus facilement en Europe, mais une fois n’étant pas coutume, c’est vers là-bas que je vous conduire dans mon van cosmique BRADPEAT aujourd’hui.

 

Quoi de mieux quand on fait un tour dans un pays renommé depuis toujours pour l’assemblage que d’aller y goûter…un single malt. Aujourd’hui ce sera le Mars Tsunuki Single Malt Edition 2022.

 

 

Et ce ne sera pas n'importe quel single malt japonais, car il vient d'être doublement médaillé d'or dans la catégorie DOUBLE GOLD et BEST IN CLASS au San Francisco World Spirits Competition 2023

 

 

Ceux qui me suivent depuis longtemps le savent, j’ai une certaine appétence pour les distillats MARS du groupe Hombo Shuzo.

 

Lors de mon précédent voyage, je vous avais mené dans ce qui est certainement un des entrepôts de stockage de fûts le plus au sud du Japon dans la moiteur de l’ile de Yaku-Shima pour goûter à un single malt de la première distillerie du groupe : Mars Shinshu (ici).

 

Aujourd’hui c’est vers la seconde que je vous mène : la distillerie Tsunuki.

 

 

Cette fois-ci ce nous n’avons pas à faire affaire à l’entrepôts le plus au sud, mais à la distillerie la plus méridionale de l’archipel nippon. Nous nous trouvons sur l’île de Kyūshū à coté de la ville de Kaseda, sur la péninsule de Satsuma.

 

C’est au milieu de forêts luxuriantes et le long de la rivière qui charrie l’eau pure venue des montagnes Choya et Monte Kurata et qui lui sert à la création de son distillat que se trouve cette distillerie moderne (elle date de 2016 seulement).

 

 

Je dis moderne car le site qui l’héberge lui ne l’est pas. En effet, il recèle même l’histoire du groupe Hombo Shuzo.

 

En effet c’est tout d’abord ici, en 1909, que le groupe s’est installé pour produire du shōchū (distillée principalement à partir de riz, d'orge, de sarrasin, de patate douce). Et oui à l’époque on ne parlait pas encore de whisky au japon (puisqu’il a fallu attendre que Masataka tombe amoureux de Rita pour que l’aventure commence en 1923). 

 

C’est également ici, juste à la fin de la première guerre mondiale, en 1918, qu’a été installé « une fusée » de distillation (en fait un alambic à colonne mais de Très grande taille !) et qui a fait passer la société de l’ère artisanal à l’ère industriel.

 

Ensuite c’est en 1933 qu’à été construite la maison du patron de l’époque et qui reste à ce jour, avec ses airs de tradition le centre de la distillerie et le centre d’accueil de la distillerie.

 

Il y a eu ensuite des aventures de distillation de whisky ou autre, mais c’est surtout depuis 2016 que la seconde distillerie du groupe y a posé ses deux alambics pot still Miyake.

 

Bref, on distille pas depuis peu ici même si le whisky que nous allons goûter , le millésime 2022 n’est que le second sorti officiellement de la distillerie.

 

 

Justement ce distillat ?

 

Et bien il est né en 2016 et 2017 et a été embouteillé en 2022 ! Il a passé ces 5 ou 6 ans dans un des quatre chais (en pierre ou en tôles), qui accueillent majoritairement des fûts de bourbon mais également des fûts chêne vierge, de xérès, de cognac, de shōchū local, de gin, de liqueurs, de vins et même de whisky d’Islay.

 

Il est l’œuvre du jeune Tatsuro Kusano le master blender de la maison.

 

 

Il est d’une couleur dorée assez marquée montrant dévoilant son séjour intégra.

 

Au nez on va retrouver la douceur fruitée d’un whisky japonais. En insistant on découvre ensuite une pointe d’épices et de boisé qui lui donne une certaine fraicheur, presque une odeur de fumée. Il semble échapper sa jeunesse (entre 5 et 6 ans) et sa puissance (50% d’acl quand même !) pour plus laisser de place à ses notes sophistiquées des passages successifs.

 

Au second passage, plus d’épice ni de boisé, mais un bonbon à la pèche sucré mais également acidulé.

 

Le troisième passage est encore plus rond en basculant sur des notes chocolatées et chaudes, mais également une pointe boisée et un peu « vanillée- noisettées ».

 

Dans le creux de la main c’est sa matière première qui est présent avec une odeur d’orge mais également son caractère « japonais » avec de douces notes sucrées. On pourrait lui détecter un fond de fumée de tourbe.

Les arômes qui précèdent l’entrée en bouche sont vineux et chocolatés.

 

 

En bouche, il montre d’abord une certaine rondeur et une certaine chaleur. Néanmoins très vite il se pare de notes boisées et épicées puissantes.

 

On détecte la présence d’une pointe d’âpreté et de sècheresse de la langue alors même que son vieillissement quasi intégral en fût de bourbon aurait dû les rendre moelleux.

 

Les épices sont très présentes et elles s’accompagnent d’une pointe de tabac et de fumée. Néanmoins cette douceur du bourbon vient ensuite. Néanmoins il faut le renfort de la salive (certainement occasionnée par la sècheresse du début) pour que les épices se dissipent. Elles sont remplacées par une rondeur mielleuse qui calme le feu de la bouche. Pour autant on sent bien la fraicheur boisée qui le caractérise.

 

Le rajout d’une goutte d’eau va venir arrondir encore la première impression mais n’atténue en rien les épices et son caractère forestier, comme si distillat était irrémédiablement marqué par les le caractère forestier de la région.

 

A la descente, il est frais et laisse en bouche une note de réglisse.

 

Le verre vide va garder des traces d’orge et de pomme.

 

Encore une fois voici un Mars qui présente une typicité marquée.

 

Et c'est sur ces belle notes que je vais continuer ma route avec une expression appropriée (que seuls les vieux comme moi comprendront) : un Mars et je repars !

 

 

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