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Distillerie de SOLIGNY - CHANT DU COQ N°1, 2, 3

 

C’est à L’aube que je m’en vais aujourd’hui à bord de mon fidèle Bradpeat pour découvrir une distillerie de l’Aube (je ne pouvais pas passer à côté) !!

 

Aujourd’hui decouvrons une distillerie où le 100 % français et le respect la planète rime avec haute technologie : la DISTILLERIE de SOLIGNY. Goûtons à ses trois premières références : les PURS MALT CHANT DU COQ 1, 2 et 3.

 

©FSD

 

C’est dans le village d’à peine 250 âmes de SOLIGNY LES ETANGS que je dois me rendre aujourd’hui pour partir à la rencontre de Véronique et Vincent GODIER heureux propriétaires de cette distillerie champenoise.

 

C’est en effet ici, depuis 2018, au cœur de l’exploitation agricole familiale née il y a un demi millénaire, que ce couple d’ingénieur agronome, déjà propriétaire de vignes en Bourgogne sur des climats tels que Nuits Saint Georges et Chambolle Musigny, a décidé d’implanter une distillerie et de produire un whisky 100 % français, parcellaire et de haute technologie.

 

 

 

C’est également ici que je fais la connaissance de Vincent GODIER.

 

La passion ? Vous connaissez ? Et bien c’est clairement ce qui anime notre homme.

 

A peine arrivé qu’il se lance dans une présentation complète de son bébé. Il commence par les 3 parcelles (réparties sur 100 hectares) qui donnent naissance à l’orge de son distillat : Le Bois Dieu, les Brûlis et les Champagnes.

 

En effet, à l’instar de ce qui est développé par le couple en Bourgogne, le choix a ici été fait de produire une whisky parcellaire en suivant la céréale jusqu’à son retour dans l’alambic.

 

Ce n’est pas pour rien qu’il est noté « CAMPAGNE SPIRIT » sur les bouteilles !

 

 

Un grain d’orge presque à maturité dans la main, Vincent me fait part de son souhait de travailler en circuit court le plus possible (même si la spécificité du whisky l’oblige à le malter dans les Vosges). La matière première, l’eau, le bois, …en local.

 

En retournant vers la distillerie, il m’explique également qu’ici on cultive, on brasse, on distille et on élève la progéniture !

 

Pour autant, entrant dans le grand bâtiment de la distillerie, il m’explique que ce n’est pas parce qu'on est puriste, que l'on ne doit se passer des nouvelles technologies.

 

©FSD

 

Vincent voulait certainement ménager son effet en entrant dans la salle de production de la distillerie. Ici, point d’alambic dodus en cuivre, mais deux lignes de grosses boites noires connectées entre elles. Il me dit fièrement : « voici mes deux ISTILL ».

 

Oui, dans la distillerie SOLIGNY, tout est intégré et géré par informatique dans deux (depuis cette année) lignes de production de haute technologie venues des Pays-Bas.

 

Vincent m’explique que les deux supers « Thermomix » qui trônent dans son bâtiment réalisent les opérations d’empattage et la distillation (sur un seul appareil). Il m’explique que le mash créé par la première opération est transféré, sans filtration, dans un des quatre fermenteurs pendant 5 jours, avant de retourner dans l’Istill pour être distillé.

 

 

Il m’explique également que l’opération (et le doublement de sa ligne depuis peu) lui permettent de réaliser 4 distillations par semaine et d’envisager d’atteindre 25 000 bouteilles dès l'année prochaine et plus de 50 000 bouteilles à sept ans.

 

Un peu plus loin dans le bâtiment, Vincent me montre ses fûts de chêne neuf (à grains fins ou à gros grains) mais également de fûts directement venus de son exploitation bourguignonne encore avec leur lies ou d'exploitations amies de Côte de Nuits. Il me dit également qu'il reste en recherche de fûts de la région de la distillerie, mais là encore du 100 % français.

 

 

C'est d'ailleurs sur un de ces fûts que je trouve les 3 bouteilles de la discussion du jour.

 


Dégustation Pur Malt CHANT DU COQ N°1

 

Premier essai de la distillerie en 2020, ce pur malt se pare d'une couleur dorée assez claire. Il est issue d'une année passée en fût neuf.

 

Au nez bien entendu on repère assez rapidement une certaine jeunesse (il s'agit ici d'un pur malt d'à peine 1 an). Ce qui arrive en premier est indéniablement des notes céréalières. Il se révèle assez doux et soyeux sans trop d'agressivité et est même assez frais. On peut même y détecter des arômes de pèches blanches très sucrées.

 

Au second passage, le distillat prend de l'ampleur avec des épices qui surgissent et viennent chatouiller les cils.

 

Au troisième passage il s’assagit pour laisser la place à un mélange de notes mielleuses et de notes boisées.

 

©FSD

 

Avant de rentrer dans la bouche, le distillat est précédé d'un air boisé vert et frais qui révèle son jeune âge.

 

En bouche, il est rapidement présent avec la fougue de son année passée en fût. Il montre ensuite son caractère céréalier et son coté boisé. Il laisse dans la bouche un mélange de bois et d'épices (poivre et anis). Il se positionne rapidement sur une texture moelleuse et sur un fonds sucré. Pour autant, il maintient un certaine fougue et surtout des notes céréalières mais également une pointe d'amertume.

 

Ces mêmes céréales ressortent à la descente. Sa finale est paradoxalement assez longue avec des notes de pain grillé.

 

Le verre vide garde bien entendu des allures céréalières qui restent assez longuement présentes.

 


Dégustation Pur Malt CHANT DU COQ N°2

 

Deuxième essai sorti de l'alambic hi-tech au milieu de l'année 2021 est lui aussi issue d'une année passée en fût neuf. Il a une couleur très légèrement plus sombre que ses deux confrères.

 

Le nez de ce second pur malt va être directement positionné sur des notes d'orges encore plus présentes que le N°1. Ces notes viennent renforcer le coté boisé et forestier du distillat.

 

Il va avoir un coté champêtre et un peu plus floral que son prédécesseur qui une nouvelle fois démasque son jeune âge.

 

Au second passage on détecte également des épices peut-être plus présentes et dominantes que dans le N°1.

 

Le troisième passage sera plus discret et revêt une odeur de foin séché.

 

 

En bouche, il entre en version sucrée, mais très rapidement, il devient plus tendu que le premier avec de suite des notes boisées et jeunes. Il a ensuite une montée en puissance des épices et va ensuite avoir une pointe de d’apprêté qui reste en bouche même si il devient ensuite plus moelleux. La fin de la dégustation est un mélange de notes mielleuse, boisées et parfois épicées.

 

Une fois avalé il a une finale plutôt courte mais laisse une certaine chaleur dans la gorge et du boisé dans la bouche.

 

Le verre vide a lui aussi des notes céréalières mais qui vont être plus douces que le premier.

 

Au final, alors qu'il est produit à partir de la même orge (planet) et semble avoir une vieillissement équivalent, il revêt un aspect plus jeune (il a en effet été distillé après le premier -fin 2020- qui lui avait vu le jour en début de la même année).

 

 


Dégustation Pur Malt CHANT DU COQ N°3

 

Cette troisième dégustation a vu le jour en 2022 et est un assemblage de distillats passé 1 ans dans des fûts neufs et de distillats ayant transité par des fûts des Bourgogne.

 

On va ici a découvrir des changements notables au regard des deux première versions, car il va avoir passé un temps plus long en fût mais en plus il est issu d'une orge différente (Lauréate). Il va néanmoins avoir une couleur or assez proche de la première version.

 

Et en dégustation alors ?

 

 

L'ambiance va être ici assez différente des deux premiers CHANTS DU COQ.

 

Au premier passage, le nez découvre des notes beaucoup plus fruitées et sucrées. Il fait état de beaucoup de légèreté et laisse beaucoup moins de place à l'orge même si celle-ci reste en arrière plan.

 

Au second passage on va ensuite retrouver les notes épicées et boisées des deux premiers distillats comme une marque de fabrique de la distillerie champenoise. Pour autant elle semble là aussi plus maîtrisée et contenues.

 

Sur le troisième passage, il va cette fois ci avoir un air plus citronné.

 

Il fait indéniablement preuve de plus de maturité.

 

©FSD

 

En bouche on sent de suite la maîtrise car il est plus moelleux et sucré. On va lui trouver un aspect fruité. Une attaque d'épices et de grains d'orges montre une nouvelle fois qu'il méritera de rester un peu plus dans un fût, mais celle-ci ne dure pas et est couverte par quelques notes de raisin et surtout un caractère mielleux.

 

Il se perd un peu dans la bouche sur la durée et se réveille à la descente avec une sensation de velours dans la bouche et une pointe ranciotée. Il a surtout une présence accrue d'épice sur la longueur (réglisse).

 

Le verre vide laisse beaucoup plus de place aux épices et à des notes vineuses sur le début, puis au notes céréalières.

 


 

Globalement ces trois premiers « essais » semblent annoncer un avenir assez sympathique pour les CHANTS DU COQ. Bien entendu un passage un peu plus long dans un fût devrait leurs être bénéfique et le passage également plus long dans des fûts de vin leur enlever leurs jeunesses et les rendre plus matures.

 

On attend avec impatience le CHANT DU COQ N°4 prévu cette année et surtout le SINGLE MALT prévu lui pour la fin de cette année.

 

Merci à Free Spirits Distribution pour les prises de vues  

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