BENRIACH SMOKE SEASON

Vous savez très bien que quand on s’appelle PEAT DREAM, on peut avoir un certain penchant pour les whiskies tourbés, alors imaginez quand on apprend qu’une des rares distillerie du SPEYSIDE qui glisse des gouttes plus ou moins grosses de distillat tourbé dans ses réalisations (hormis quelques distilleries qui produisent des séries limitées comme THE BALVENIE et son WEEK OF PEAT par exemple), annonce qu’elle va diffuser un whisky fortement tourbé : le SMOKE SEASON.

 

Et quand on vous annonce que cette version sera brut de fût… ! Il faut obligatoirement aller voir !

 

Donc, accompagné de mon fidèle BRAD PEAT, me voilà de retour dans les hautes terres écossaises du côté d’ELGIN en plein milieu du SPEYSIDE dans la distillerie la plus colorée et la plus ensoleillée de la région (autant de jours d’ensoleillement qu’à Barcelone –si si !- NDLR).

 

 

La tourbe et BENRIACH c’est une histoire très ancienne mais qui depuis 1972 a repris le dessus. Il y a toujours une pointe de tourbe dans un bon BENRIACH ! Néanmoins, depuis l’arrivée de Docteur RACHEL BARRIE à la barre des distillats, la tourbe des origines (un peu timide et discrète quand même) a fait son grand retour dans les distillats : THE SMOKY TEN, THE SMOKY TWELVE, THE TWENTY ONE…. Il faut quand même rappeler ici que l’utilisation de ce matériau naturel dans le cycle de production du whisky, est une des marques de fabrique de la nouvelles Master Blender de la distillerie (qui a quand officié plusieurs années dans une des références tourbées : BOWMORE).

 

Donc voilà, 4 ans après son arrivée, elle se lance et produit ce qui sera certainement le plus tourbé des whiskies du SPEYSIDE : le SMOKE SEASON.

 

 

Alors avant de goûter à cette petite pépite, mettons tout d’abord le couvert. Prenons une tourbe venue des HIGHLANDS composées de matières organiques uniquement végétales (arbres décomposés et bruyère) et non maritime comme on peut en avoir dans les iles ou sur les côtes (alges et minéraux). En se consumant, elle va produire une fumée très dense et sucrée. 

 

Ensuite, comme toute la production n’est pas issue du séchage par la tourbe, vous prenez une seule période dans l’année ou sa fume de tous les côtés dans la distillerie (la SMOKE SEASON !! tiens). Celle de ce distillat est quand même annoncé à hauteur de 45 PPM (ce qui pour la région est une première car plus proche des standards d’ISLAY).

 

Enfin, une fois distillé, vous prenez un liquide glissé pendant 8 à 10 ans (selon le choix du Dr Barrie) soit dans d’ex fûts de Bourbon soit dans des fûts de chêne vierges américains bousinés à souhait et sorti du fût (en directement embouteillé) à 52,8 % d’alc/vol et vous allez obtenir une couleur jaune bien marqué (tirant presque vers un léger marron).

 

Voilà vous avez déjà l’odeur de la cheminée dans le nez mais y a-t-il autre chose ? Nous allons le voir ensemble.

 

L’annonce du nez est dédiée à l’amateur de tourbe. Comme un aimant, la tourbe attire le nez qui en veut toujours plus.

 

Quand il plonge dans le verre, le nez va découvrir une certaine douceur malgré le degré du distillat (52,8% Alc/vol quand même). La tourbe est là qui vous attend, franche mais chaude (beaucoup plus qu’une tourbe des iles qui va être plus maritime et fraiche). Nous sommes au coin du feu en train de parler senteur avec Rachel. On détecte une pointe d’épices qui vient chatouiller les cils.

 

Le second passage va rester chaud et va même se renforcer en sucre avec de la vanille et de l’abricot. En s’attardant dans le verre le nez va découvrir une pointe citronnée sur l’arrière-plan et du poivre.

 

Le troisième passage va révéler la vraie nature du distillat et mettre en avant le tourbe (toujours) mais aussi l’orge et le coté boisé presque vert de la bruyère.

 

 

La bouche va être à l’image du nez : chaude et moelleuse. On va découvrir une douceur biscuitée avec la puissance des degrés qui se révèlera sous la forme d’une l’amertume d’un zeste de citron. Néanmoins la force se calme   pour laisser la place à le moelleux du miel. Le distillat semble épais et tendre comme un pain sorti du four (chauffé à la tourbe). Cette sensation douce reste égale sur la durée de la présence en bouche (hormis le retour d’une pointe citronnée qui désormais fait un passage au fond de la bouche). La tourbe est chaude et ne donne pas du tout envie d’avaler ! La dégustation se fini même sur des fruits à coques torréfiés et une pointe d’amande.

 

La finale, car il faut bien quand même avaler au bout d’un moment, va être assez longue et va laisser la douceur de la coque d’une amande dans la bouche et de belles et longues effluves de fumées dans la gorge (qui s’accompagnent au tout début d’une pointe d’épice) et dans la tête.

 

Gardez le verre vide sous le coude, chaque fois que vous passerez devant sentez-le et vous vous remémorerez ce beau voyage.

 

 

Franchement, j’aime bien donnée mon ressenti mais pas trop mon avis, mais là, on est sur une belle réussite et je sens qu’à sa sortie il va falloir être les premier car les bouteilles vont partir comme des petits pains (de tourbe) !