GLENDRONACH PEATED

 

De nos jours les distilleries essayent de sortir du lot (car la zone de confort semble ne plus suffire aux lois de la commercialisation actuelles) et se lancent dans toutes sortes d’expériences. Celles qui ne font pas de finitions sherry nous en proposent, celles qui font des finitions sherry se tournent vers le porto, celle qui font de whiskies fruités se lancent dans la tourbe… .

 

Certains se lancent même dans des expériences de reconstruction physique et de mixage de fûts (mais là c’est encore une autre histoire). De quoi chambouler les règles et faire perdre les repères (et parfois la vraie nature du whisky -NDLR-).

 

 

Pour autant si certaines des expériences semblent limites et même pas très réussies, d’autres sont des réussites. C’est je pense le cas du GLENDRONACH PEATED.

Avant de le goûter on va le remettre en situation. On est dans l’Aberdeenshire dans une zone légèrement humide (joke) au milieu des champs, dans une distillerie de renom, créée en 1826 et qui fait partie des références. Sa spécialité depuis de nombreuses années les sherry bomb (qu’elle réussi de belle manière d’ailleurs si on prend par exemple la référence son 15 ans d’âge) à savoir une finition 100 % sherry de la sortie de l’alambic à la bouteille.

 

 

Aussi, pour se rallier à la tendance, il a été décidé de créer un distillat tourbé et passé par des fûts de bourbon. En soit une expérience, pour un distillat qui se mari habituellement très bien avec le sherry, mais en fait il a été simplement ici choisi de ressortir la bonne vieille recette de 1826. En effet, à sa création les whiskies proposés étaient tourbés (pas encore de charbon venu par train dans cette région à l’époque) et oui ! Néanmoins je ne connais personne qui en a bu ou alors il est sacrément vieux. 

 

Le fait est, pour occuper les soirées d’hiver, les distillateurs sont allés chercher de l’orge malté tourbé, l’ont fait passer dans deux des quatre alambics de la distillerie. Le liquide a ensuite transité par des fûts de bourbon (nouveau pour GLENDRONACH) puis a fini sa course dans des fûts de xérès Oloroso et de Pédro Ximenés (là pour le coup on reste bien dans les habitudes de la distillerie même si ce ne sont pas habituellement des finishs qui y reposent !).

 

Donc maintenant que le décor est posé on va gouter quand même ! A quoi s’attendre du fruité et de l’épicé légèrement tourbé ? voyons :

 

 

Pour ce qui est de l’aspect (la vidéo ne trompe pas) si nous n’avions pas la bouteille, nous aurions du mal à imaginer un GLENDROMACH tellement on est sur de beaux reflets d’or même si ils sont un peu foncés (les distillats de GLENDROMACH sont souvent plus « marrons-rouges »).

 

Quand le nez plonge dans le verre, c’est le finish qui s’impose d’emblée. Les arômes de fruits rouges mélanger à de l’ananas bien mur arrivent en fanfare amplifiés par la force des 46 %. On peut repérer un léger fond d’agrumes. C’est au second passage que la tourbe fait son apparition discrète sous la forme de l’odeur des cendres froides dans l’âtre de la cheminée au matin. Pour le troisième passage, les cendres ont disparu et ont laissé la place à l’orge et à des notes boisées mais avec un fond de vanille.

Quand on fait le test dans la pomme de la main, il est deux étapes. Tout d’abord avec quelque frottement on est tout d’abord sur des odeurs médicinales et ensuite (après quelques tours de plus) sur de vrais aromes de tourbe avec le pneu chauffé.

 

Et au gout ?   

 

L’entrée en bouche se fait tout en fraicheur. Des aromes boisées et florales (surement l’apport des champs de bruyère entourant la distillerie -NDLR-) amplifiées par l’alcool. Quelques pointes d’épices viennent chatouiller les papilles foliées. Quand il reste en bouche, il s’arrondi et se réchauffe pour laisser place à une tourbe très légère (terrienne et sans aucun apport maritime) mais très agréable. Moi j’appelle ça une « tourbinette » (faudra que je pense à déposer le nom !!). Un fois dissipée, la fumée laisse place à une dernière note plus sèche.

 

Une fois le voyage fini et le whisky avalé il reste longtemps en bouche de beaux souvenirs de tourbe et de fruits.

 

Même, si on n’est pas complètement dans la nature même d’un whisky GLENDRONACH, on n’en reste pas trop loin. J’appellerai ce whisky une tourbe d’été, fraiche qu’on aura plaisir à boire au soleil. Mais je vous rassure on peut en boire l’hiver au coin du feu.

 

Je valide l’expérience de GLENDROMACH et de sa tourbinette (pardon son PEATED).