NAGUELANN ED UNAN

Saviez-vous qu’il existe en France une zone d’irréductibles gaulois qui aiment se démarquer dans la fabrication du whisky en produisant à base de blé noir.

 

Plusieurs distilleries proposent ainsi leur version de whiskies au blé noir : La distillerie du menhir à Plomelin avec son EDDU SILVER et la distillerie NAGUELANN à Languenan au nord de la bretagne avec son ED UNAN (qui va nous intéresser aujourd’hui).

 

Et en breton ED UNAN signifie du blé seulement !! En Bretagne il se dit « Nulle bretonne n'est plus mignonne à voir que la belle que l'on appelle fleur de Blé noir ». 

Mais avant d’y gouter qu’en est-il de la distillerie ?

 

On est là sur du pur artisanal (mais compte tenu des travaux d’agrandissements entrepris depuis 2019 je sens que cela ne va pas durer !!) : une production limitée à moins de 20 fûts par an ! Elle a été créée en 2014 par Lénaïck Lemaitre et est fondée sur un triptyque habituel du whisky mais en breton dans le texte :

- DOUR (l’eau) avec une eau bretonne minérale (la source de Plancoët)

- KAOD (le bois) avec une collection de fûts de bourbons, des fûts de sherry, des fûts de cidre et même des fûts de Saint Emilion Grand Cru (château Malineau)

- GEDAL (temps)

 

 

Voila la table est mise ! Alors le blé noir dans un verre ca donne quoi ? C’est bon comme une bonne crêpe ?

 

La couleur du distillat de NAGUELANN est d’un bel Or profond avec des reflets cuivrés. Il a bien supporté le « GEDAL » avec son passage par trois quater-casks de bourbon puis de sherry et enfin de fût neuf pour redonner un coup de peps.

 

Quand le nez plonge dans le verre il plonge directement dans la pâte à crêpe de blé noir. L’odeur de la céréale est assez présente. On discerne des odeurs de pommes bien mures ainsi qu’une belle odeur sucrée de fruits rouge (certainement un coup de sherry !). On finit après un troisième passage par des note plus boisées voir chocolatées mais encore assez rondes.

 

En bouche on peut dire qu’il réveille ! celui que je goute est à 58 % en sortie de fût et en entrée de verre ! Il est boisé et puissant (on sent clairement qu’il est là). Il met la foire en bouche en apportant des notes épicées mais surtout un beau goût de pomme bien mure. Gardé en bouche, la pomme reste bien présente mais quand la force commence a se dissiper elle s’accompagne d’un gout vanillé et de celui du chocolat noir.  

 

Quand il est englouti, il laisse dans la gorge et dans la bouche une certaine sécheresse mais également une grande fraicheur. Un peu après on ressent une nouvelle fois en bouche la pâte à crêpes comme un enfant qui aurait plongé son doigt dans le saladier de la vieille bigoudène prête à faire ses crêpes !  

 

Le verre vide donne l’impression d’avoir contenu un calva (mea culpa on est en Bretagne et pas en Normandie -NDLR-)  tellement l’odeur de pomme est présente.

 

Ce whisky est atypique et assez original. Je n’ai pas eu l’occasion de gouter à sa nouvelle version le KOAZH (la réduction) qui est sorti l’année passée et qui se passe de finition en fût de bourbon (limité a un fût neuf et a un fût de sherry), mais dés que ce sera fait je vous tiendrai au courant.  

 

En tout cas je peux vous assurer qu’en Armorique le blé noir ne sert pas qu’à faire des crêpes !