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ARRAN MACHRIE MOOR 8TH EDITION 46°

 

Pour gouter ce whisky, je vous propose d’aller sur la côte ouest de l’Ile d’Arran où il a été distillé. Pour se faire, je chausse mes bottes et me rends directement dans les territoires marécageux du centre de l’ile, encerclé des collines à l’ombre des fameux cercles de pierre de Machrie moor.

 

Le soleil brille (si, si), je trouve un endroit sec et me calle à l’ombre d’une des pierres plantées ici par le Géant Fingal, en l’honneur de ses camarades tombés lors de la bataille contre les Vikings ! En cet endroit chargé d’histoire, je pense à cette bataille et à la chaussée des géants que ce sacré Fin avait construite entre l’Irlande et l’Ecosse pour aller se battre contre Bennandoner  (surement à cause d’une banale histoire avec la femme de Fin lors d’une soirée arrosée au whisky et whiskey –NDR-), un autre de ses copains géants. Chaussée détruite par ce même copain en rentrant perdant chez lui ! Mais toutes ces pensées ne doivent pas me dévier de ma mission première : déguster un whisky parfait dans un lieu adapté.  

 

Je dégaine ainsi mon glencairn et débouche la mystérieuse bouteille floquée du chien Bran. Lorsque le liquide coule dans le verre il apparait jaune paille m’annonçant un séjour en fût de bourbon.

 

Les odeurs qui se dégagent du verre sont d’abord tournées vers la fraicheur et les odeurs florales. Je reprends une respiration en regardant les pierres levées devant moi et replonge le nez dans le verre. J'y trouve désormais les aromes fumés annoncés par cet Arran issu de grain d’orge séchés a la tourbe pour atteindre un niveau de 20 ppm (joli et doux). Un troisième passage de mon nez dans le verre m’annonce des agrumes et peut-être même des fruits tropicaux. Belle entrée en matière. L’heure est désormais à la dégustation.

 

Au moment où je m’apprête à gouter à ce doux breuvage, j’entends sans y prêter attention un aboiement. La tourbe annoncée n’est pas directement présente car c’est tout d’abord des ressentis de fruits, agrumes presque d’amande. Alors que je fais passer le liquide dans les recoins de ma bouche, la terre se met à trembler sous moi. C’est juste à ce moment que la tourbe explose dans ma bouche comme si une motte d’étoupe qui obstruait la cheminée s’était brusquement dégagée. Waouh y a que 20 ppm ? Mon œil ! Quel effet qui me fait vaciller avant de laisser sa place à quelques gout d’ananas et d’amande.

 

Je me retourne et voit (et surtout sent compte tenu des tremblements) apparaitre au loin un Fingal accompagné de son fidel Bran. A peine ai-je le temps de me cacher derrière un fourré, que reviens dans ma gorge de longs aromes de tourbe et d’agrumes.

 

C’est ainsi caché que je vois le géant jetter la chaine de son chien autour de la pierre ou je me trouvais deux secondes plus tôt. Ayant peur d’être débusqué par les odeurs de tourbes de mon verre, j’y jette quelques gouttes d’eau. Me disant que ce serait un péché de ne pas tester avec de l’eau, je goutte une nouvelle fois à mon verre pour y découvrir désormais des gouts de chocolat blanc.

 

Sachant que l’attente sera longue, je regarde ma bouteille pour me resservir et vois en la faisant pivoter que la chaine au coup du chien est liée sur un rocher ! J’aurai peut-être dû me méfier des fameuses légendes !

 

En tout cas le jour où vous passerez sur l’ile d’Arran, un conseil posez-vous mais pas à l’ombre d’une des pierres dressées du Macchrie Moor circle !

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Admirateur secret pas trop secret (Terry) (vendredi, 05 octobre 2018 17:56)

    Quelle plume mon lolo ! C’est beau et ça donne envie !

    Je vais me servir un sky !