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SLANE TRIPLE CASK BLEND WHISKEY

Le set a commencé depuis 20 minutes environ en Irlande par une fin d’après-midi de juin ensoleillée. La chevauchée de la foudre (« ride the lightning ») vient de prendre fin. Le calme est revenu un court instant. La Guinness coule presque à flot. Nous sommes au Slane Festival au concert de Metallica.

 

Les coups de boutoir de Lars reprennent, suivis par les gros « mi » de Robert, les four Horsemens ne laissent jamais de répits ! « Whiskey in the Jar » (la chanson qui donne soif) arrive tambour battant. Kurk revient muni de sa Les Paul Greeny et James de sa Snakebyte. Les assauts ne sont que plus forts pour une de mes chansons préférées ! La vie est belle lors d’un concert (et je sais de quoi je parle certains comprendront).

 

Le seul vrai souci de cette chanson c’est qu’elle ne se conçoit que difficilement sans un verre de whiskey (nous somme en Irlande quand même mais elle peut s’adapter à tous les pays). La Guinness n’y suffit plus, il va nous falloir plus surtout quand à plusieurs reprises, James cri « drink whiskey » !! C’est de la provoque.

 

Nous sommes au Slane Festival dans le cadre magnifique du jardin du Slane Castle, juste à côté de la toute nouvelle Slane distillery (ouverte juste depuis 2017)  ! On va bien trouver quelque chose !!!

 

 

Alors que la chanson tire à sa fin et que le groupe se lance dans un « The Unforgiven » toujours aussi tripant, nous sortons de la fosse et partons vers les arbres qui nous séparent du château. Après avoir longé la rivière Boyne et contourné la grosse bâtisse victorienne au pierres grises nous arrivons devant les anciennes écuries qui sont devenues….une distillerie ! Ahh !!

 

 

J’ai eu deux fois l’occasion de rencontrer Alex Conyngham et sa joie de vivre et je sais que le travail qu’il a réalisé sur son single malt en le passant dans trois futs différents est atypique mais assez savoureux. Pourvu que les « écuries » soient ouvertes !

 

 

Au moment où nous sommes sous le porche du bâtiment, au loin on peut entendre « now that we’re dead » !  Le bâtiment est orné de nombreuses fenêtres aux volets rouge.  Une fois passé le porche encadré de fûts floqués de la marque SLANE, nous tombons sur une grande cour gravillonnée au milieu de laquelle trône un nouveau fût de la marque, mais surtout sur lequel est posée une belle bouteille noire de notre élixir du jour.

 

 

Avant de se jeter à corps perdu dessus, nous allons rester gentleman et allons voir s’il y a âme qui vive ici. Nous rentrons dans ce qui étais jadis les écuries et qui a été tantôt transformé en zone de production (notons cependant que les alambics présents ici y sont depuis le 18ème siècle au moment de la construction du château par la famille Conyngham aïeux d’Alex), tantôt en zone de stockage ou encore en bar-restaurant de dégustation. Tout est fait de bon goût (on en aurait attendu pas moins de l’hôte des lieux).

 

Malheureusement tous les bâtiments bien qu’ouverts sont vide d’habitant (surement tous en train de profités des solos de guitare de Kirk Hammett) !

 

 

Nous retournons ainsi dans la cours en espérant que la bouteille ne soit pas un leurre ou une simple décoration.

A notre grande (et bonne) surprise elle est pleine. Nous allons pouvoir la déguster comme il se doit. Le seul verre présent (à côté de la bouteille) est un tumbler (il fera l’affaire même s’il n’est pas complètement optimisé pour une dégustation.  

Pour notre dégustation se sera le dynamique « moth into flame » qui nous accompagnera.

 

Lors de ma rencontre avec lui, Alex m’avait fait part de la particularité de ce whiskey issue de la triple distillation de grain et de malt et être vieilli dans trois fûts différents (ce qu’on appellerait un triple double au basket –NDLR-).

 

Pour les fûts : en premier lieu des fûts américains (comme le groupe du jour) produits par la tonnellerie du Tennessee Brown-Forman.  Ces fûts sont soit en bois vierge pour donner du boisé, soit assaisonnés au Tennessee whiskey ou au Bourbon pour apporter les arômes caramélisés. En parallèle une partie du liquide est passé dans des fût de Sherry Oloroso provenant de Jerez de la Fontera dans le sud de l’Espagne. Le tout m’a-t-il dit est sensé rendre ce whiskey très équilibré et doux.

 

Un seul moyen de savoir…le goûter !

 

Déjà, ce doux mélange donne une belle couleur dorée et presque cuivrée à ce whiskey et le différentie assez nettement de tous ses congénères irlandais.

 

Bien que le col de notre verre soit un peu trop évasé, il laisse s’évader de doux arômes fruités comme un whiskey irlandais normal. Néanmoins, il y lit des arômes un peu plus boisés. Lors d’un second passage il ajoute à ces fruits de magnifiques odeurs sucrées caramélisées et nous annonce un whiskey tout en douceur et volupté (comme nous l’avait annoncé Alex). Arrivent en dernier lieu des notes plus proche du bois en train de crépiter dans une cheminée.

 

En bouche, c’est tout le contraire qui se passe. Bien que léger en alcool (40 °) il entre avec fracas dans la bouche, la chargeant directement d’épices et de bois. Néanmoins si elle est franche, cette attaque est très courte et elle laisse place à une grande douceur et onctuosité avec des effluves sucrées et caramélisées. On croirait avoir un Irish Fudge en bouche. Quand on ose le garder un peu plus longtemps le goût caramélisé laisse place à des gout plus proches du vergé et des fruits rouges.

Il nous fait faire un voyage tout en douceur.

 

Lorsque « sad but true » se fait entendre depuis la grande esplanade et que nous avons épanché notre soif de découverte, le whiskey SLANE qui paraît si doux, laisse collé longuement dans la gorge la douceur d’un fugde au raisin sec.

  

Après avoir repris quelques gorgées de ce nouveau whiskey original, nous sommes ensuite retournés vers le festival au son de « Halo on Fire » (le nôtre étant plutôt dans le moelleux) et pour une fin de concert puissante comme on les aime.

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