· 

THE BALVENIE THE SECOND RED ROSE 21 ANS

 

Ahhh, le Speyside !! Quand on est amateur de whisky, c’est un peu comme un fan de Disney, qui se retrouve en train de faire un séjour à Disneyland à Orlando. Un goût de paradis.

 

Nous allons y faire quelques dégustations, en commençant par une distillerie « artisanale » THE BALVENIE et son SECOND RED ROSE.

 

Pour le goûter, nous n’allons partir avec BRADPEAT à Dufftown au château de Balvenie pile au centre de la région. Pourquoi, pas à la distillerie, me direz-vous ? Et bien juste parce que Damien (Anglada brand Ambassadeur français), m’a conseillé d’aller en ce lieu pour bien comprendre l’approche RED ROSE.

 

 

 

Car oui, non seulement le château (en ruine de nos jours) est au centre de la propriété qui héberge la distillerie THE BALVENIE (et GLENFIDDICH –NDLR-) mais il m’a dit qu’il renfermait les secrets d’une mystérieuse veuve !!??

 

Pour en percer les secrets, il m’a conseillé de me rendre dans l’enceinte du château juste à côté du puit.

 

A la tombée de la nuit, les ruines du Château étaient vides, et comme dans tout bon château écossais, les idées de fantômes avaient tendance à faire leur apparition. Une fois arrivé au puit, j’y ai trouvé des roses posées et une bouteille de whisky de The Balvenie.

 

 

A côté était posé un mot. Ce dernier relatait l’histoire de la Comtesse Margaret Douglas, veuve du 8ème Comte du même nom. La voici.

 

Elle et son mari avaient vécu ici au 15ème siècle dans le château. Ils ont pris la suite de Robert 1er d’Ecosse (aussi appelé The Bruce) au 14ème siècle et ont précédé une certaine Mary reine d’Ecosse (plus connue sous le nom de Mary Stuart) au 16ème siècle. Autant dire du beau monde. Mais revenons à Margaret car c’est elle qui va nous intéresser aujourd’hui.   

 

 

Les Douglas n’étaient pas propriétaires du château car il appartenait à la couronne et au Roi James II. Maggi et son mari vivaient paisiblement dans leur château. Enfin paisiblement version 15ème siècle avec son lot de guerres et de coup fourré familiaux. Si bien que le Comte Douglas fut assassiné et la pauvre Margaret (aussi surnommée The Fair Maid of Galloway) se retrouva bien seule dans son château et surtout, elle se retrouva sans le sous. Plus tard elle retrouva plus d’aisance en épousant ni plus ni moins que le frère du comte de Douglas (le 9ème Comte du nom donc). Mais ceci est une autre histoire !  Comme il fallait bien qu’elle continue à payer son loyer (et quelle garde son standing), elle avait donc un sérieux problème ! Mais la chance lui a souri car le Roi James II était amoureux d’elle et lui a proposé de payer le loyer au moyen d’une simple rose rouge (vous voyez ou je veux en venir !!). 

 

Il faut maintenant trouver le lien entre cette histoire et la distillerie The Balvenie. On va voir qu’il est très simple. 

 

A la fin du 19ème siècle, William Grant (patron de la jeune société de whisky du même nom à l’époque) acquière la propriété pour y construire une première distillerie (Glenfiddich pour ne pas la nommer dont nous goûterons de belles choses très bientôt –NDLR-) en 1887. Mais comme cela ne suffisait pas, il construit une seconde distillerie 5 ans plus tard (en 1892 donc) et la nomma tout d’abord Glen Gordon (pendant 1 an) puis The BALVENIE.

 

Vous voyez où on en arrive ?  D’ailleurs, les deux distilleries de la propriété Grant font encore partie de l’empire familiale qu’est devenu WILLIAM GRANT & SONS. 

 

Il paraissait ainsi très logique que cette distillerie plus que centenaire qui a su rester artisanale rende hommage à la gente dame. 

 

 

Car malgré ses 7 millions de litres d’alcool produit par an (c’est une notion de l’artisanale purement écossaise –NDLR-) la distillerie THE BALVENIE est bien artisanale. En effet, depuis plus de 50 ans avant de passer sous le nez plus qu’expert de David Stewart (ou de son équipe), toute la production est intégrée. De la culture de l’orge sur les 400 hectares de terre juste à côté de la distillerie, de son maltage et de son séchage dans le kiln, à la maintenance des alambics par les chaudronniers, en passant par la conception des tonneaux qui serviront au vieillissement, tout est géré en interne.

 

David Stewart a donc été chargé de créer un distillat pour rendre hommage à la Comtesse Margaret Douglas. L’hommage de la distillerie a été rendu une première fois entre 2007 et 2009 avec le ROSE distillé en 1991 et mis en bouteille 16 ans plus tard. Pour se faire, il avait proposé deux version de whisky avec des finishs en de port pipe à la force du fût (à 53,1 %vol pour le premier et à 50,3 %vol pour le second).

Voilà pour la mise en bouche.

 

 

Au final, alors que la nuit est un peu plus tombée, je me retrouve devant mon puit avec mon bouquet de roses rouges (le loyer quoi !) et surtout ma bouteille de THE BALVENIE qui elle aussi montre une rose sur son étiquette : THE SECOND RED ROSE !

 


Dégustation THE SECOND RED ROSE

 

La fin de jour me permet malgré tout de voir que le liquide contenu est d’une couleur cuivre marquée avec de beaux reflets rose. Damien m’a expliqué il y a peu que cette belle couleur tenait au 21 ans passés en anciens fût de bourbon, mais surtout au finish assez particulier réalisé par les équipes de Sir Stewart : un shiraz australien ! Une première ! Vous allez me dire mais « quèsaco » que le shiraz. Et bien simplement, il s’agit du cépage syrah (bien connu des amateurs de vin rouge taniques du sud de la France) mais cultivé sous le soleil de l’hémisphère sud.

 

Il s’agit donc ainsi d’un noble distillat de 21 ans que je tiens en main ! 

 

Qu’en est-il ?

 

La tendance globale va être chaude et fruitée.

 

Quand le nez plonge dans le verre, il va se lover dans une ambiance chaude et très fruitée. On sentirait presque sur une plage australienne en train de manger des fruits. Les fruits rouges (comme la fraise) et même des fruits noirs (comme la mure) sont omniprésents. On peut noter la présence d’une discrète pointe d’épice en arrière-plan et de celle d’une odeur de réglisse. On peut lui trouver des notes moelleuses et denses.

 

En gardant le nez éloigné du verre on peut ressentir un bombon à la fraise.

 

Le second passage va monter en intensité avec une hausse de la présence d’alcool et une montée en puissance des épices qui se réveillent et viennent chatouiller les cils.

 

C’est le troisième passage qui va révéler les notes vineuses va être plus tanique et boisé, mais en conservant une pointe sucrée et douces en arrière plan. On pourra même y detecter une douce odeur chocolatée.

 

Dans le creux de la main les notes d’orge agricole signature de the Balvenie sont marquées. 

 

Digne de son finish, sa dégustation va être rythmée par les notes taniques.

 

En effet, il va entrer dans la bouche en douceur. Néanmoins viennent ensuite une première fois les notes taniques du court passage fût de vin. C’est elles ouvrent la porte aux épices qui vont se faire marqués sur la langue ? Néanmoins mais ces notes ne restent pas trop longtemps car les notes taniques et âpres reviennent. Une nouvelle fois elle vont ouvrir une seconde porte qui elle renferme les fruits rouges qui vont se faire de plus en plus sucrés. Sur le final le distillat se fait de plus en plus moelleux et doux même si quelques épices rebelles restent dans les recoins de la bouche. Il devient de plus en plus moelleux.

 

Après les 21 secondes de dégustation (pour le laisser dévoiler l’étendue des arômes emmagasinés pendant ses 21 ans de vieillissement), le distillat se réveille au moment de sa descente en remontant avec force comme un baroud d’honneur.

 

Une fois avalé il va avoir une finale assez longue sur les notes vineuses, et boisées. On conserve un saveur fraise en bouche et des notes boisées dans la gorge.

 

Le verre vide va lui un mélange d’odeur de foin et d’épices puissantes dans un premier temps puis de fruits rouge dans un second.

 

Je repose ma bouteille et mon bouquet de roses, pour me rendre pour de nouvelles aventure à un saut de fût d'ici, mais ça se sera pour la prochaine fois.

Écrire commentaire

Commentaires: 0