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MAISON BRUANT - SINGLE MALT FINITION BOURBON, FINITION BOURGOGNE BLANC et FINITION BANYULS

 

A bord de mon fidèle BRAD PEAT, de retour de mon dernier périple sur les terres cognaçaises (ici), je me devais de faire une halte dans le Loiret du côté d’Orléans.

 

En effet, il me fallait aller faire un tour dans un petit village de 4000 habitants de la banlieue de la capitale du Centre Val de Loire : Ormes.

 

Et pourquoi me direz-vous ? Peut-être parce que cette bourgade était jadis un des centres névralgiques des vignerons du Loiret ? peut-être ? Mais surtout parce qu’en son centre se trouve une cave familiale qui fait le commerce de vins et de spiritueux, et surtout depuis peu propose une gamme propre de whisky : La MAISON BRUANT (N° 118 sur la carte de votre serviteur).

 

L’occasion de goûter ensemble 3 des références du whisky de la maison CHARMEVAL : FINITION FUT DE BOURBON, FINITION FUT DE BANYULS et FINITION FUT DE BOURGOGNE BLANC.

 

 

Rue Nationale dans l’ancien hameau du Charmoy au cœur du village d’Ormes, je trouve une boutique qui cache bien son jeu. Celle qu’on pourrait prendre pour une simple cave arbore fièrement sur sa devanture une date qui en impose : 1877 (rien que ça !). Je ne sais pas s’il existe beaucoup de boutiques qui peuvent s’enorgueillir d’être une vieille dame de presque 150 ans !

 

La « petite » vitrine masque en fait une société de distribution bien installée dans la région et une société créée à la fin du 19ème siècle par un certain Désiré Bruant. Sur place on m'explique que la société a évidement bien grandi depuis sa création et que cette cave n'est que dessus de l'iceberg BRUANT.

 

Pour découvrir CHARMEVAL, on me conseille d'aller un peu plus loin dans le village dans les locaux de BRUANT DISTRIBUTION (la partie cachée de ce même iceberg), seconde société qui s'occupe elle de la distribution et de l'importation de vins et spiritueux. C'est ici qu' a été imaginé et créé CHARMEVAL.  

 

 

Les deux sociétés BRUANT ont une histoire liée de près ou de loin à celle du whisky donc il parraissait légitime qu'elle en produise un.

 

En effet, en 1877, Désiré Bruant s’est tourné vers le négoce de vin car il venait de perdre l’intégralité de ses vignes à cause du méchant phylloxéra. Et comme tout amateur de whisky le sait, c’est grâce à la destruction d’une grande partie des vignes françaises et la disparition temporaire des Cognacs et des Armagnacs que le whisky a connu un essor et un regain d’image à l’aube du 20ème siècle. On peut donc imaginer que le fait que ces descendants se tournent vers le whisky n’ait qu’un juste retour des choses. De plus quand on voit qu’une grande partie des finishs des whiskies de la maison sont en liens avec des cépages de vin (Banyuls, Bourgogne Blanc, Sauternes, Saint Julien), on boucle la boucle.

 

Depuis près de 150 ans, la société est restée BRUANT, passant de Désiré à Maurice, Marcel et Michel et s’est ancrée au cœurs de la Beauce. 

 

 

Depuis peu, c’est Benoit (5ème du nom) et sa femme qui sont aux rênes et qui continuent à développer le négoce en mesurant au passage la part croissante des spiritueux.

  

 

C’est d’ailleurs face à cette demande croissante qu’ils ont décidé de créer une gamme de whisky en propre : CHARMEVAL (compression de l’ancien lieu-dit ou la société est installée, CHARMoy et de la région du VAL de Loire).

 

 

Benoit Bruant sait également que le whisky français a une vraie nature et une vraie spécificité. C’est pour cela qu’il s’est tourné vers des agriculteurs, des malteurs et des distillateurs français pour produire ces distillats (et non vers des distillats écossais comme c’est parfois le cas).

 

CHARMEVAL donc un vrai whisky 100 % français auquel Benoit s’est chargé de faire vivre un vieillissement personnalisé. On ne chipotera pas sur la finition en fût de bourbon qui pourraient lui donner un air américain. En effet, je pense qu’il n’y aurait pas beaucoup de scotch s’il fallait que les whiskies écossais vieillissent en fût écossais !

 

Nous allons découvrir aujourd’hui les trois principales références mais déjà la Benoit Bruant nous gratifie de deux nouvelles références limitées avec des finition  en Fûts de Sauternes et en fût de Saint Julien que je vous ferai certainement découvrir bientôt.

 


Dégustation CHARMEVAL FINITION FUT DE BOURBON

 

Avant tout on va retrouver des points communs à ces whiskies. Ils sont tous issus des mêmes distillats venus de l'est de la France et ont passé une première période de vieillissement en fût de chêne français pendant 3 à 4 ans.  

 

Leurs différences olfactives et gustatives vont résider dans le finish.

 

D’ailleurs on peut noter qu’ils vont avoir tous les trois la même couleur or marquée presque cuivrée.

 

Pour ce premier ce sera donc un finish fût de bourbon pour apporter un peu de rondeur ! Voyons ?

 

 

Ce whisky est d’un caractère très doux. Quand le nez plonge dans le verre, il découvre une odeur d’orge caramélisée assez sucrée. On peut dès le début détecter la douceur du miel mais malgré tout une certaine fraicheur.

 

Au second passage il va lâcher quelques épices discrètes qui s’accompagne de note fruitées et sucrées.

 

Au troisième passage ce sont des notes maltées et sucrées qui reprennent le dessus. 

 

 

En bouche, il est sucré en entrée. Comme au nez, quelques épices apparaissent ensuite. Puis ce sont des notes plus florales et ensuite encore des épices qui font une retour marqué en réchauffant le palais. Il va se transformer ensuite en miel mais va avoir une pointe boisée qui révèle l’impact des fûts neufs utilisés pour le vieillissement. La fin de la dégustation est sur la vanille en lien avec son finish bourbon. Il est globalement assez doux mais montre quand même son jeune âge.

 

Quand il descend dans la gorge, il laissera des notes de velours et de bâton de réglisse dans le bouche et a un sursaut de fraicheur pour une durée correcte.

 

Le verre vide à dégage au début des arôme d’orge, puis des notes plus citronées.

 


Dégustation CHARMEVAL FINITION BOURGOGNE BLANC

 

Pour cette finition on va donc retrouver notre premier vieillissement en fut de chêne pendant plus de 3 ans, mais il a là été choisi de finir son vieillissement en fûts de bourgogne blanc.

 

De suite on va découvrir un nez moins sucré et plus vineux boisé avec des arômes de raisin mur. Dès le premier passage les épices sont plus présentes, sans être agressives.

 

Au second passage elles s’évanouissent pour laisser place à une odeur plus terrienne pierreuse et beaucoup plus minérale et aérée.

 

Au troisième passage, il s’arrondie et retrouve une odeur plus sucrée sur le caramel et un retour des épices plus douces. On retrouve un peu ici des arômes similaires à sa version Bourbon.

 

 

 

En bouche, il est de suite un peu plus âpre que le précédent et beaucoup moins sucré. Son caractère vineux se traduit par des notes de bois vert et juste quelques épices douces sur les côtés de la langue. Cette tension s’amenuise en le gardant et amène le distillat sur des notes plus sucrées et mielleuses. Pour autant les notes boisées vineuses n’ont fait que se déplacer dans la bouche pour prendre la place des épices.

 

Quand il descend dans la gorge, il a un sursaut de fraicheur et entraine dans la gorge ses notes boisées.

 

La finale est moyennent longue sur les même notes acidulées fraiches.

 

Le verre vide va garder l’odeur fruitée du raisin blanc mélangé avec une odeur de vanille. 


Dégustation CHARMEVAL FINITION BANYULS

 

Pour cette dernière dégustation, Benoit Bruant c’est cette fois tourné vers une barrique du sud de la France venue directement des Pyrénées Orientale et ayant contenu du vin doux de Banyuls.

 

Une autre marque de différence sera ici c’est son degré d’alcool plus important que ses deux confrères (46 % d’alcool contre 42 % pour les précédent). 

 

Dès le premier passage du nez on va retrouver une ambiance douce et moelleuse. On descelle un mélange d’arômes vineux moelleux et chocolat au lait. On va être ici dans la douceur.

 

Au second passage, on v retrouver des arômes « ranciotés » mais également orangés. On peut également détecter quelques piques épicées.  

 

Au troisièmes passage, il va encore montrer des notes vineuses sucrées. On peut ici remarquer que le vin de banyuls (sucré et moelleux) marque plus les fûts que le vin blanc de Bourgogne (plus minéral).

 

 

En bouche, il est plus moelleux. Il va de suite amener des arômes sucrés de mirabelles bien mure dans la bouche avec vite des épices qui piquent la langue. Mais cela ne dure par car, même si quelque piquent restent plantées dans la langue, il s’adoucit et devient moelleux et mielleux.  

 

Quand il descend dans la gorge, il se réveille un temps et laisse une surprise d’eau de vie de prune et de notes boisées dans la gorge. La finale est d’ailleurs plus longue et il marque plus les esprits que ces deux confrères.

 

Le verre vide est clairement sur des note rancio boisées. 

 

Notons ici que si 4 % d’alcool sur le papier ce n’est pas grand-chose ici on notera la différence. Je vous conseillerai de d’ailleurs de finir par celui-ci (mon préféré d’ailleurs –NDLR-) !

 


 

Si vous passez du coté d'Orléans n'hésitez pas à faire un tour à Ormes, mais vous pouvez directement trouver ses références sur le site de la cave CAVE-BRUANT.FR ou chez de nombreux cavistes.

 

Et vous pourrez même aller à la rencontre de BENOIT BRUANT au salon WINE PARIS ou FRANCE QUINTESSENCE .

 

 

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