GLENGLASSAUGH 42 ANS 1973 BOURBON CASK N°5638

 

J’adore ce moment de plénitude où, laissant BRAD PEAT au garage, je m’assoie dans mon fauteuil club au coin de la cheminée et où je me verse un breuvage exceptionnel dans mon verre dégustation.

 

Aujourd’hui, le liquide que j’y glisse a été distillé presque quand j’ai vu le jour (j’espère qu’il a mieux vieilli que moi !!) : il s’agit d’un GLENGLASSAUGH 42 ans d’une couleur démentiellement cuivrée ! 

Ce distillat vient donc du nord de l’Ecosse au bord de la baie de Sanden de la disitillerie GLENGLASSAUGH.

 

Il a été distillé (à un jour près le même que mes deux ans-ndlr) le 9 novembre 1973. Pour la petite histoire, la distillerie était à l’époque propriété de la société Highland Distillers et avait une équipe de managers qui a marqué son temps et a créé l’identité historique de la marque (à savoir de la complexité et du caractère) après avoir fourni les fabricants de blend jusqu’en 1970.

 

On peut imaginer qu’avec un poil de vieillissement…(bon ok 42 ans quand même).

 

Donc voilà, c’est en 1973 que ce distillat a coulé dans une ex-fût de bourbon (n° 5638). Il a ensuite été « oublié » dans le warehouse de la distillerie jusqu’en novembre 2016 pour son 42ème anniversaire où il a été exhumé par l’équipe de BILLY WALKER (à l’époque).

 

Les anges s’étant bien régalé pendant tout ce temps, il n’a donné lieu qu’à 238 bouteilles titrant 40,6 % d’alcool et a été intégré dans la 3ème série des RARE CASK RELEASE de la marque. 

 

 

On peut clairement appeler cela une pépite non ? Alors ?

 

Bien entendu il ne faut pas se jeter sur un tel distillat. Il mérite d’être servi dans un verre digne de ce nom et il convient de le laisser se réveiller doucement et de le laisser s’ouvrir dans son verre.

 

Une fois mis en situation, que vos yeux se sont adaptés à sa belle couleur cuivrée, on peut enfin y plonger le nez.

 

Le voyage olfactif va se faire ici en trois étapes : il est d’abord chaud, puis frais et redevient à nouveau chaud.

 

Le 1er nez est très doux, sans aucune agression alcoolique. Il est fruité en développant des arômes de fruits bien mures et caramélisés, accompagnés d’une pointe de vanille.

 

Comme pour se démarquer, le deuxième passage est légèrement citronné et va même passer au gingembre quand on reste dans le verres.

 

Le troisième passage apporte quelques notes boisées sèches et chaudes mais également des notes de pain d’épices. On pourrait presque croire qu’il a été piocher de notes vineuses et épicés dans son fût.

 

Dans la main il ressort comme un massepain vanillé sans trop de sucre.

 

Un vrai voyage en 3 passages comme si il avait progressivement su tirer toutes les saveurs des douelles qui lui ont empêché de voir la lumière du jour pendant 42 ans.

 

L’heure est venu de le goûter non ?

 

En bouche on détecte de suite des notes de poires. Mais ces dernières ne sont que du fard à joue car elles disparaissent très rapidement pour laisser un ressenti très épicés et boisé.  

 

Le distillat devient ensuite épais et moelleux. Sortie dans un premier temps denses, les épices se font ensuite plus légères en passent en arrière-plan.

 

Ce distillat est pâtissier et ressemble à une pâte à gâteau à la vanille. Tout doucement il insinue sa texture dans la bouche paisiblement et sans trop de force, ne laissant que quelques piques d’épices par-ci et par-là.

 

La finale est longue mais très discrète sur des notes clairement boisée (l’impression d’être en train de macher un bâton de réglisse). Il laisse de la douceur et du moelleux en bouche.

 

Inexorablement, ce distillat de 42 ans fini sa course et une fois vidé, le verre laisse apparaître au début un peu plus l’alcool peu présente. Evaporée cette dernière laisse la place au caractère mi agricole mi marin du distillat (comme si les notes GLENGLASSAUGH avaient laissé la part belle au travail du bois).

 

Quelle beau moment au coin du feu.