Lire également LEDAIG 10 ANS

LEDAIG 12 ANS GORDON & MACPHAIL

LEDAIG 18 ANS BATCH 2

LEDAIG 21 ANS MANZANILLA 

Comme toujours l’arrivée devant les maisons colorées de l’ile de Mull se passe de commentaire. En plus ici pas de chichi, face au débarcadère…la distillerie.

Mais avant il faut quand même se rencarder sur ce fameux Sinclair ???

On parle de qui ? Sinclair le chanteur français ? Non certainement pas. Lord Brett Sinclair héro de la série Amicalement vôtre ? Non ce n’est pas lui. En fait il s’agit de John Sinclair (non pas le manager « babacool » du groupe MC5 des années 70), celui par qui tout a commencé sur l’ile.

En effet, c’est bien de ce marchand d’algues qu’il s’agit. Celui qui un beau jour de 1797 a décidé de créer une brasserie sur l’ile (car au début il n’a pas eu le droit de créer une distillerie). Mais l’homme insiste et en 1798 il ouvre LEDAIG (quel grand homme).

Donc c’est en son honneur que 224 ans après cette belle idée, la distillerie TOBERMORY a décidé de lui rendre hommage à travers un premier distillat (d’une série que l’on espère longue).

Pour se faire, Julieann Fernandez (master blender de la maison mais qui travaille également pour Bunnahbhain et Deanston ...quel beau métier -NDLR-) s’est inspiré d’une histoire encore plus vieille que celle de la distillerie au travers, il y a 400 ans, du naufrage d’un galion espagnol au large de l’ile. Il se dit qu’il était chargé de bijoux mais également de fûts de rioja qui se sont retrouvés sur les rochers de l’ile (est-ce cette histoire qui a inspiré Compton Mackenzie quand il a écrit Whisky Galore…personne le ne sait –NDLR-).  

Donc c’est vers une inspiration espagnole qu’elle s’est tourné au travers d’un vieillissement en fût de rioja venus du nord de l’Espagne.

Pour cette première Sinclair série, la distillerie a d’abord choisi un distilla tourbé à souhait (30-40 ppm),   l'a glissé dans des fûts de bourbon de premier remplissage avant de le finir et de le colorer dans des fûts de Rioja donc.

Résultat, un whisky à la magnifique couleur pèche presque rose.

Quand le nez plonge dans le verre, il ne se trompe pas….c’est un ledaig avec son odeur de tourbe épaisse et dense à l’odeur de paille comme on l’aime.

Pour autant, comme si il s’était chargé du soleil de la mancha espagnole, il va dégager une grande chaleur et déjà des épices bien présentes. Le premier nez est sucré comme un bonbon.

Le second passage relâche des épices poivrées qui viennent apporter des notes florales plus fraiches.

Le troisième passage va plus être sur la pèche mure puis sur les fruits rouges et les fruits confits et sur un retour à la chaleur.

J’adore glisser un Ledaig dans la main. Fermez les yeux et vous rentrez dans un bothy retiré de l’ile de mull où un vieil homme est en train de garder ses moutons et d’attiser son feu à grand coup de pain de tourbe ! LEDAIG !

L'entrée en bouche est crémeuse et épaisse.

Néanmoins  rapidement on note l'arrivée des épices et de la chaleur du poivre. Vient ensuite une fraise tagada sucrée à souhait.

Après un petit retour épicé vient la note vineuse à peine âpres du fût de Rioja. Le distillat se fait plus doux et encore plus moelleux et mielleux. Juste avant de l’avalé un pointe de réglisse fait un bref passage.

Il a une finale boisée plutôt agréable sur un fond de fruits rouges et des remontées marines dans la bouche. Plus tard les fruits rouges disparaissent pour laisser la place à des volutes de fumée Ledaig !!! (j’adore !)

Franchement compte tenu d’un prix assez « modique » (souvent moins de 50 €) au regard de la qualité de ce distillat, je dis à quoi bon se priver !!! Et surtout si Julieann veut re-rendre hommage à Sinclair, qu’elle ne prive pas on attend que ca !!

Ok je sais vous connaissez peut-être un de mes slogans ? "IN LEDAIG WE TRUST"