TOMATIN 18 ANS

Nous étions déjà venu au sud d’Inverness non loin des Monadhliah Montains pour faire connaissance du dangereux CU BOCAN, puis pour découvrir le METAL, mais aujourd’hui c’est pour goûter un classique : le TOMATIN 18 ANS.

 

Replaçons la distillerie dans son "trou". Certes elle n’est pas loin de la civilisation (à peine 18 miles d’Inverness) mais le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle est bien perdue au milieu des collines. Tellement perdu que lorsqu’elle a été au plus fort de son activité il avait été créée des logements pour pouvoir attirer des employés (comme à Bunnahabain sur Islay –NDLR-). 

 

En fait le lieu que découvre BRAD PEAT est historique, car il se dit qu’on fabrique licitement ou illicitement du whisky ici depuis 1700 ! Rien que ça et compte tenu de la taille de la distillerie il a dû être produit un certain nombre de galons !! Au plus fort de la production dans les années ‘70 c’était la plus grosse distillerie d’Ecosse (pas moins de 23 alambics !).

 

 

Mais pourquoi donc sont-ils venus poser une distillerie ici à 300 m d’altitude ? En fait selon la légende cela tiendrait au fait qu’il coule l’Alt na Frith une des eaux les plus pures des highlands et surtout qu’il y poussait des genévriers ! Et pourquoi donc des genévriers ? Et bien le genévrier serait un bois qui ne dégage pas de fumée lorsqu’il brule (en soit bien pratique en 1700 quand le whisky (enfin ce qui y ressemblait à l’époque) était illicite et qu’il fallait bien chauffer les alambics ! Tout se recoupe puisque la signification gaélique du nom de la source est « bruler gratuitement » et que celle de « colline de buisson de genévrier » est : TOMATIN (rien à voir avec des tomates donc) !

 

Donc revenons à notre dégustation. Le TOMATIN 18 ans est donc une référence depuis qu’il a été proposé et il engrange les prix en or TOUS les ans dans tous les concours depuis 2010. Il doit être bon non ?

 

Coté couleur, elle est légèrement ambrée du fait d’un long séjour (15 ans) dans des fûts de chêne, puis un finish de 3 ans en fûts de sherry Oloroso.

 

Quand ses effluves entre dans le nez, me vient une phrase d’Audiard : « Y aurait pas d’la pomme ? ». On croirait presque sentir un calva ! De belles odeurs de pommes bien mure ! Néanmoins je la verrai bien agrémentée du raisin sec qui viendrait lui rajoutée de la chaleur. C’est au second passage que le finish sherry fait son apparition avec un apport plus prononcé du raisin sec avec une pointe de vanille. Le troisième passage se veut plus « agricole » avec une odeur terrienne mélangée à des épices.

  

C’est en bouche que ce whisky se révèle réellement. Il était doux et pas trop puissant au nez, mais quand il entre en bouche c’est pour l’enrober complètement et prendre toute la place libre. Il est chaud et rond et positionne tout le sherry qu’il a en lui. Le tout accompagné de notes de miel. Il prend bien sa place et veut se révéler encore. Aussi en le gardant il se fait un peu plus amer amenant sur le côté de la bouche un goût légèrement âpre de chocolat noir. On trouve des agrumes sur le palais. 

 

Une fois avalé, il laisse longuement sa trace dans le gorge avec un retour de la pomme mais aussi de notes boisées, mais également sur le palais qui garde les stigmates du chocolat. Et une fois qu’il a quitté le verre, il y laisse de belles odeurs de caramel et de raisin sec.

 

Il y a une telle différence entre le nez et la bouche que pour l’avoir vécu il inspire le respect et crée réellement la surprise à celui qui le goûte et je comprends qu’il ait dû faire le même effet au jury des concours.

 

J’ai bien fait de venir me perdre dans la distillerie TOMATIN avec mon BRAD PEAT tiens !