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ISLAY BOYS PICTI TRIBE VS PICTI COAST

 

Quand j’ai reçu le message de Donald MacKenzie, j‘ai d‘abord été content d’avoir de ses nouvelles car je ne l’avais pas vu depuis la dégustation du BattleAxe, qu’il avait proposé avec son ami Mackay Smith avec qui il forme les Islay Boys (voir ici la dégustation).

 

Mais j’ai été ensuite été surpris car pour une fois, il ne me donnait pas rendez-vous sur l’ile tourbée, mais au nord de l’Ecosse sur les rives de la mer du nord à Rosemarkie.

 

Il voulait me faire goûter les nouveaux PICTITRIBE et PICTICOAST. 

 

Surpris mais intrigué, j’ai quitté les contrées françaises et suis parti à bord de Bradpeat en direction des Highland. 

 

 

C’est au nord d’Inversness que j’ai trouvé la petite ville de Rosemarkie nichée à l’Est de la péninsule des Black Isle. Le village n’était pas grand mais suffisamment pour que je ne trouve pas Donald. Aussi, tel un détective je me suis rendu au Holmes Cottage pour mener mon enquête (élémentaire mon cher Watson !). Je me suis renseigné auprès d’un vieil homme mais le problème, c’est que ma description d’un écossais jovial en kilt ne m’a pas complètement aidé. En revanche au nom de Donald MacKenzie a fait mouche.

 

L’homme, qui manifestement connaissait Donald me dit de me rendre au chute d’eau Fairy Glen à 5 minutes de là, car c’était un endroit où il aimait se rendre. Je suis ainsi remonté dans mon cher Bradpeat et suis parti à sa rencontre.

 

 

C’est bien en effet en ce lieu bucolique que je suis tombé sur Donald (toujours aussi enjoué). Il m’attendait au pied de la cascade avec deux bouteilles colorées. Comme à son habitude, il était vêtu de son kilt mais à ma grande surprise, il avait le visage peint de tatouages ethniques bleus représentant un serpent et des motifs fleuris !

 

Après s’être rappelé de bons vieux souvenirs de dégustation notamment lors des nombreux salons auquel il participe avec son acolyte (rappelons ici que Donald est certainement un des plus Français des Ecossais), il m’a expliqué pourquoi il avait choisi les Highlands et cette belle chute d’eau plutôt que son île natale (Islay -NDLR-).

 

En fait il souhaitait me faire déguster les deux nouvelles réalisations des Islay Boys au travers desquelles, il nous faisait bénéficier de ses connaissances gustatives des highland et surtout, il souhaitait rendre hommage aux peuplades qui vivaient dans ces lieux au temps des romains : les PICTES.

 

La dégustation commença ainsi par un cours magistral d’histoire du territoire d’ALBA par Donald.

 

Nous sommes là pour déguster des whisky et je ne vais pas trop vous ennuyer avec ceci, mais voic un résumé de ses propos : Donald m’a expliqué que les Pictes étaient des tribus qui vivaient au temps des romains et jusqu’au Xème siècle au nord des fleuves Forth et Clyde (au nord d’Edimbourg et de Glasgow soit peu ou prou les Highlands) dans un royaume que l’on appelait Pictavia. A ce moment là pour être plus forts face aux envahisseurs, ils se sont ralliés (au IXème siècle) avec le royaume gaélique de Dál Riata (plus au sud) pour former le royaume d'Alba. Au fil des alliance avec d’autres encore, ils ont fini par former le peuple des « Scots ».

 

Donald me fait remarquer que les Highlands sont quand même assez grands et cachent des vestiges de ces peuples : des pierres gravées de PICTogrammes (on ne l’invente pas) racontant leurs vies et leurs croyances. 

 

 

L’une de ces pierres est située à proximité de là où nous nous trouvons (et que c’est pour cela qu’il a choisi ce lieu) : la pierre de ROSEMARKIE est gravée de croix et de symboles pictes ou d’autres considérés comme religieux comme des croissants ou encore la tête d'un homme dans les crocs d'une créature ressemblant à un loup (fragment appelé la Pierre de Daniel et racontant l'histoire de Daniel dans les dents du Lion de l’ancien testament –NDLR-). Les chercheurs n’ont en revanche pas détectés de bouteilles de scotch !

 

Il finit par me dire que les pictes étaient également connus pour leurs tatouages hectiques guerriers de couleur bleu (ce qui expliqué l’état dans lequel j’avais trouvé Donald !).

 

Désolé de tous ses détails mais, l’objectif des Islay Boys étant de rendre hommage aux pictes, ils semblaient nécessaires à comprendre la dégustation.

 

 

A la différence des bancs d’école français, les cours d’histoire Ecossais se terminent toujours par une dégustation de single malt ! Aussi, Donald me présenta les deux nouveaux venus.


Dégustation PICTI TRIBE

Il commença par le PICTI TRIBE et son étiquette rouge rappelant des motifs et tatouages PICTES.

 

Avant de le découvrir plus en détail (même si son secret est bien gardé), Donald m’a expliqué qu’il comprenait mon désarroi à l’idée de produire un whisky non tourbé, mais il en faut pour tout le monde.  

Le PICTI TRIBE est destiné à rendre hommage au peuple Picte du Speyside (oui le speyside est au nord de la ligne picte et est une région des Highland).

 

Pour le créer les ISLAY BOYS sont partis de leur ile et se sont rendu dans la région de DUFFTOWN en plein centre du Speyside. Il se sont ensuite rendu dans une des quelques distilleries du coin (😉) pour récupérer un mystérieux et magique distillat qu’ils ont ensuite glissé dans un ex-fût de bourbon. 

 

Le Picti Tribe revêt une couleur dorée assez représentative des fûts de bourbon.

 

Donald m’annonce qu’il a voulu créer un single malt plutôt céréalier et fruité et c’est réussi.

 

Au premier nez, on découvre la présence des céréales et verdure des prairies du Speyside.  Mais rapidement des épices viennent chatouiller le nez et dévoile une certaine fraicheur.

 

Le second nez est beaucoup plus fruité. Il va commencer sur les pêches blanches, puis la banane et fini sur un fond de vanille et caramel.

 

On découvre ensuite une sensation de velours au troisième passage (douceur) en gardant une certaine fraicheur. Tout en gardant ses épices, il montre un côté agricole avec des céréales terriennes.  

 

Dans le creux de la main on a une odeur indéniables de céréales

 

Son entrée en bouche tout d’abord fruitée, puis épicé. Du poivre et du curcuma arrivent à grand galop et se développent fortement sur la langue. On va ensuite avoir un petit passage par une tension boisée du fût (où il n’a pas dû rester très longtemps). Viennent ensuite les céréales mais les épices restent bien présents sur la langue et dans toute la bouche. Le distillat devient plus moelleux et biscuité ensuite en gardant une certaine tension boisée.

 

La finale est courte sur le côté gâteau doux. En revanche, elle est plus longue sur le côté vert et céréalier et apporte même une pointe d’âpreté en bouche.

 

Le verre vide a des notes bien sucrées de caramel au beurre avec une pointe boisée.

 


Dégustation PICTI COAST

 

Le PICTI COAST quant à lui rend hommage au peuple PICTE des côtes nord écossaises. C’est vers une ile du nord de l’écosse que ce sont rendus cette fois-ci : les iles ORKNEY. Là non plus on ne connait pas trop sa provenance mais on sait que ce n’est pas un Highland Park (et comme il n’y a que deux distilleries sur l’ile….je vous laisse chercher !!).

 

Ce whisky est également vieilli en ex-fûts de Bourbon et non tourbé (et oui !!).

 

En revanche cette approche des ISLAY BOYS est très intéressante puis qu’elle permet de voir la différence indéniable entre les whiskies sur la seule base du distillat (puisque le vieillissement est le même !).

 

Alors qu’en est-il de ce whisky de chez… pardon, des iles ORKNEY que ses créateurs ont voulu fruité et iodé.

 

 

Quand le nez plonge une première fois dans le verre, il découvre des odeurs très fruité avec de la pomme, mais également un fond d’écume et d’iode qui vient ensuite. Sur le premier nez, il passe de chaud et moelleux à frais en un coup de vent (de la mer du nord bien entendu).

 

Le second passage dans le verre va lui montrer une odeur de biscuit à la vanille. En revanche il recèle un coté légèrement herbacé de bruyère de la cote nord.

 

Le troisième passage revêt lui plus de tension avec une arrivée d’épices et une pointe de fumée.

 

Dans le creux de la main, il est beaucoup plus fumé que le picti tribe avec une odeur de céréales torréfiées et même de carburant.

 

Son entrée en bouche est moelleuse mais rapidement, la vague marine de la baie de la cote des iles Orkney déferle et on note clairement des notes salines. Viennent ensuite des épices chaudes qui piquent bien la langue. Les notes iodées reviennent  sur la suite et les balait apportant également un pointe d’acidité et de fumée. Le distillat s’adoucit ensuite et part sur le miel en conservant des notes épicées et iodées.

 

Une fois avalé, on a de la réglisse dans la gorge et de longues remontées d’iode dans la bouche.

 

Le verre vide est empli d’iode et d’embrun et de notes boisées qui dévoilent clairement sa provenance même si on l’a pas nommée.

 

 

Le moins qu’on puisse dire, c’est que les ISLAY BOYS (peint ou pas) nous font voyager de belle manière. Après nous avoir fait découvrir les Vikings avec les FLATNOSE et BARELEGS (dont le génial BATTLE AXE) et les peuplades des premiers siècles, je dis vivement qu’ils rendent hommage à d’autres peuplades Ecossaises « entourbées » ! 

 

Pour ce qui est des deux whiskies d'aujourd'hui, allez faire un tour chez votre caviste ou chez DUGAS (ils en ont plein 😉 ) !! C'est par ici !!

 

 

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