Je le savais…les charpentés frères d’Islay ont des origines Viking. Oui oui, je parle de MACKAY SMITH et de DONALD MACKENZIE (le plus français de écossais d’Islay et descendant direct du clan du même nom) heureux propriétaires de la société ISLAY BOYS (aussi connus sous le nom de BOYS OF THE ISLES).
Nous allons aujourd’hui goûter leur magnifique BARELEGS BATTLE AXE.
Je vous avais déjà fait goûter, il y a quelques temps, leur déjà fameux BARELEGS SINGLE MALT (ici), mais avant de se délecter de leur tourbe magique, faisons un peu une nouvelle fois leur connaissance. L’un vient de Portnahaven (le paradis de la nature et des phoques à Islay) et l’autre de Port Charlotte (un des paradis des amateurs de tourbe).
Et avec des noms comme MACKAY et MACKENZIE, ils ne pouvaient que travailler dans le whisky. La légende urbaine de l’ile d’Islay veut qu’ils se soient rencontrés sur les Rhinns d’Islay à mi-chemin entre les deux villages à un point dont la latitude est 55,7 ° (tiens tiens comme le degré de leur nouveau whisky !).
Les deux garçons sévissent également dans la bière depuis leur rachat de la brasserie de l’ile ISLAY ALES : ils ont d’ailleurs donné à leur bière des noms purement d’islay : NERABUS (pour la red rye), SALIGO (pour la blonde), FINLAGGAN (pour leur IPA), BLACK ROCK (pour leur STOUT) et BIG STRAND (pour la lager). SI ils n’aime pas leur ile !!
J’ai su assez tôt pour leurs racines vikings en connaissant Donald (qui fait 2 mètres ou presque et est doté d'une force quasi sur-humaine –NDLR- 😉) mais surtout par le nom de leur whisky :
- KETILL FLATNOSE. « Kétill au nez plat » (vous savez bien celui qui part avec Floki en Islande dans la série – faut suivre quand même – NDLR) était roi des Hébrides.
- BARELEGS MAGNUS III. « Magnus aux pieds nus », lui, était roi de Norvège et s’est tout simplement installé sur l’ile d’Islay pour surveiller son nouveau Royaume (et il a même été un des premiers norvégiens à porter des kilts !). C’est fou tout ce qu’on apprend en goutant au whisky ! Le fait que notre brave guerrier était plutôt adepte de la hache à deux tranchant (la BATTLE AXE).
Je sais, je sais, vous allez dire il parle, il parle, mais quand est-ce qu’il va le gouter son Barelegs ? j’y viens. Mais avouez quand même que tous nous y amène et puis quand vous serez en soirée en train de faire goûter le BARELEGS BATTLE AXE à vos amis (car c’est comme ça qu’il faut le déguster puis qu’il a été fait lui-même par des amis !) vous aurez de quoi passionner l’auditoire !
Et avec la dégustation en plus…
Justement !!
Alors justement, ce whisky qui se pare d’une belle couleur dorée (qu’on peut imaginer issue d’un fût de bourbon sans chichi) comme obtenue à partir de l’or des viking, est un régal pour les amateurs de tourbe (je sais je ne suis pas très partial mais je l’ai beaucoup aimé).
Si comme pour les autres réalisations des Islay Boys, on ne connait pas la provenance du distillat on peut se laisser imaginer qu’il provient de la côte est et du sud de l’ile du fait de sa douceur d’agrume. Ce qu’on sait en revanche qu’avec ses 55,7 % d’alcool, ce n’est pourtant pas un cask strength. Néanmoins, s’il a été « réduit » pour arriver au degré correspondant la latitude de la rencontre initiale (nous en avons déjà parlé), il lui donne le côté whisky de brave mais le tout enrobé de douceur (chose qu’on aurait pas eu si nos amis s’étaient rencontrés dans les Orcades –NDLR-) ! Bravo !
De loin, on va ressentir des agrumes avant la fumée. Néanmoins plus on va se rapprocher plus cette dernière boue d’impatience de vous sauter au nez.
C’est d’ailleurs ce qui arrive quand vous plongez franchement le nez dans le verre. C’est une pure tourbe d’Islay, fumée et fraicheur marine (il ne manque que l’odeur des phoques et on se retrouve projeté sur les Rhinns d’Islay –NDLR). Et là, comme un premier coup de hache, des épices (poivre) viennent vous piquer le nez.
Au second passage, les agrumes orangés du début se transforment en citronnés et apportent encore un peu de fraicheur toujours sur un nuage de fumée de tabac froid.
Au troisième passage la tourbe est toujours là, mais les agrumes vont laisser place à l’orge et à un flan à la vanille (cuit dans un feu de tourbe bien entendu).
L’amateur de tourbe, comme votre serviteur, veut de la tourbe et il a de la tourbe. Un Mackenzie ne ment jamais !
Paradoxalement, l’eau va venir exacerber les épices et rendre la hache encore plus tranchante et encore plus métallique et froide (une hache froide…je crois que j’aurai tout dis dans ce blog !).
Mettez-en une goute dans votre main et vous sentirez les pneus de mon valeureux BRAD PEAT chauffé par les kilomètres garé dans une étable : C’est ça ISLAY !
Juste avant que le whisky ne rentre en bouche, il est comme précédé des effluves de fumée de tourbe qu’il renferme.
Une fois dedans en revanche il est moelleux et sucré. Il dégage clairement de la chaleur mais amène avec elle une bonne dose d’épices. Ces derniers restent sur la langue quand le palais se vanille. Plus tard le tout devient miel et encore plus moelleux. Il finit clairement sur le sucre et une pointe de citron et toujours la fumée.
Le rajout d’eau, le transforme en caramel au piment d’Espelette.
La finale est longue sur la réglisse et la fumée. La bouche garde quelques séquelles de ce passage car même s’il n’est pas directement sorti du fût il reste quand même à 55,7 % d’alcool.
Je ne sais pas si un jour je tarirai ma source d’histoire d’Islay (j’en ai beaucoup d’autres en stock dans mon warehouse – ici), mais ce n’est pas des réalisations comme celles des ISLAY BOYS qui vont m’y aider !!! J’adore !