GLENFIDDICH 26 ans Grande Couronne

Je vous ai conté, il y a peu, lors de mon passage à Dufftown (épicentre du whisky mondial), que j’avais fait un tour dans le chai n°8 de chez Glenfiddich (épicentre de l’épicentre !) –voir ici la dégustation-.

 

Et je vous avais aussi dit que la dégustation s’était fini dans un fauteuil club bien accompagné de Brian Kinsman (épicentre, de l’épicentre de l’épicentre !) pour déguster un whisky de haut vol : le GLENFIDDICH 26 ans GRANDE COURONNE.

 

Me voici donc installé dans mon fauteuil club, devant une cheminée au-dessus de laquelle trône le tableau « scène de danse dans un salon » de l’artiste autrichien Johann Georg Platzer (artiste de l’école flamande du 18ème) dans une ambiance chaleureuse prêt à goûter à ce beau nectar.

 

J’avais déjà eu l’occasion de le goûter lors d’une soirée master class d’exception en compagnie de Jérôme Kaftandjan (brand ambassadeur de la marque en France) dans l’écrin du salon privé du Whisky shop de Paris Place de la Madeleine.

 

https://www.whiskyshop.com/fr/degustations

 

 

Ce soir, donc alors que le feu crépite dans l’âtre de la cheminée, Brian Kinsman me présente la bouteille parée de volutes dorées et d’un « 26 ans » écrit en grandes lettres ! plus d’un demi-siècle quand même !

Avant de le déguster, il me le présente.

 

Le GLENFIDDICH GRANDE COURONNE est le point d’orgue de la trilogie des éditions spéciales de la distillerie.

 

Il fait suite à des whiskies que j’ai déjà eu l’occasion de vous faire goûter : le 21 ans GRAN RESERVA (voir ici la dégustation) et ses volutes caribéennes, le 23 ans GRAND CRU (voir ici la dégustation) et son air champenois sans bulles.

 

Cette fois-ci, il prend encore de l’âge avec un whisky de 26 ans (on se dit alors vivement la prochaine série…..).

 

Comme il fallait de l’exception pour que le vieillissement de ce whisky soit à la hauteur de son luxe, c’est en toute logique vers la France ( ;-) et je ne dis pas ça par chauvinisme hein !! ) que Brian Kinsman s’est une nouvelle fois tourné.

 

Après un vieillissement de 24 ans (quand même) en ex-fût de bourbon et ex-fût de sherry oloroso, le déjà valeureux distillat a été glissé pour deux ans dans d’ex fûts de grand Cognac français.

 

 

Digne de son rang, ce whisky a ensuite été glissé dans un écrin à sa hauteur dans une boite dont le fond rappelle étrangement le tableau accroché au-dessus de la cheminée dans une ambiance très versaillaise. 

 

 

Le liquide qui coule dans le verre spécialement conçu pour lui est d’une couleur ambre clair. 

 

Pour le laisser reprendre ses esprits après son long sommeil et apprécier tout ce qu'il propose, il se doit de rester un peu à l'air libre pendant quelques minutes !

 

Passons néanmoins à la dégustation :

 

Comme souvent pour un whisky de cet âge, les trois passages successifs, qui vont vous faire partir en voyage, ne vont pas être marqués et francs, mais subtiles, dévoilant des couches successives au fil des passages dans le verre.

 

Au premier passage le nez découvre un distillat finement boisé et doux. Avant de rentrer complètement dans le verre, on découvre une belle odeur d’anis étoilée qui vient renforcer le coté forestier et légèrement épicé. Ensuite, la force de l’épice se dissipe pour laisser place à une grande douceur, une certaine chaleur et déjà de belles notes sucrées.

 

Au second nez il faut fermer les yeux : pensez à votre grand-mère qui vous appelle au moment où elle sort la tarte tatin du four. Une odeur chaude de pomme avec un bon caramel fumant. Pour autant, il va  conserver une certaine astringence boisée et également un fond piquant d’épice.

 

Le troisième passage va osciller entre une chaleur sucrée suivi d’une nouvelle fraicheur épicées qui va nous rappeler le passage en fut de cognac.

 

Dans le creux de la main (si j'ai osé) c’est la même chose, tout d’abord, il révèle ses origines avec une odeur d’orge fraiche puis il montre son âge avec des notes sucrées plutôt chaudes.

 

 

Attention le voyage mérite de durer !! Comme a pu me l'éduquer le grand sage du single malt qu'est Richard Paterson, un whisky de cet âge mérite une seconde par année de labeur dans son fût. Le voyage se doit donc de durer quasiment 30 secondes ici !

 

Ce whisky est sucré et doux en entrée en bouche. Néanmoins, assez rapidement des épices se révèlent. Vient ensuite une pointe d'âpreté du fût de cognac.

 

Il recèle ensuite une certaine fraicheur boisée (Signature du Cerf) et un retour des épices dans les joues. Il redevient ensuite chaud, pâtissier et mielleux.

 

Il retrouve ensuite une certaine vigueur  avec même un retour de notre anis puis il se radoucis à nouveau sur de nouvelles notes sucrées. Pour autant, avec le long vieillissement espagnol (oloroso), il garde quelques banderilles d’ épice et sait rester vif malgré son âge.

 

Les 26 secondes de voyages sont terminées et il vaut inexorablement l'avaler.

 

La finale très longue. D'abord sur une descente en pente douce, cette finale va être un peu plus sur les épices et de la chaleur dans la gorge quand le coté boisé remonte dans la bouche.

 

 

Le verre vide gardera des traces de pomme et de caramel à la longue.

 

Quel beau voyage devant cette cheminée !