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COMPASS BOX SPICE TREE EXTRAVAGANZA

Quoi de mieux pour déguster un whisky écossais que d’aller…à Londres !

 

En direction de Glasgow pour de nouvelles aventures whisky, notre avion fait escale à Londres. Problème : nous sommes un week-end de Mariage Princier et à Heathrow le moins qu’on puisse dire c’est que c’est un peu la foire sur le tarmac avec le va-et-vient des avions. Résultat, notre avion reste figé et nous loupons la correspondance. Nous voilà bloqué pendant 24 heures dans la capitale anglaise. Ça aurait pu être pire !

 

  

En recherche d’un moyen de nous rendre dans le centre, nous tombons sur un homme en kilt ! C’est lorsque nous nous rapprochons de lui que nous le reconnaissons : Chris M (pour l’anonymat), que nous avions l’habitude d’appeler « My Lord » lors des salons du whisky à Paris. En règle générale la phrase qui suivait était : « Hello My Lord, would it be possible to taste the whole range » (quand nous étions au stand Compass Box du salon) ! De beaux souvenirs mais désormais difficiles à tenir compte tenu de la gamme actuelle de la marque.

 

Nous voyant en détresse ce dernier nous propose de nous conduire dans un endroit qui devrait nous plaire.

 

 

Nous voilà assis dans un TX4 londonien en direction des quartiers ouest de la capitale anglaise. Nous atteignons Gunnersbury (coincé entre Twickenham et Wembley) et arrivons dans une zone industrielle devant un bâtiment nommé CHISWICK STUDIOS !!  Que fait-on ici ?

 

 

Une fois à l’intérieur nous comprenons vite où nous sommes : dans le saint des saints de tout amateur de whisky : le laboratoire de John Glaser ! « Mais non mais non on ne mérite pas d’être là on a juste raté notre avion !! »

 

Le laboratoire est digne du centre de recherche de l’INRA ! Des tubes à essai, des éprouvettes, des bocaux, un crane de biche (??!!) et au centre une grande table couverte de samples remplis, on le suppose, de belles choses.  Au plafond un magnifique lustre fait de bombonnes vides (stylé). Sur une porte une carte d’Ecosses pour bien se rappeler la thématique des lieux. La dernière fois ou nous avions vu un lieu pareil était lors de la reconstitution de l’atelier de John Glaser au whisky live du Palais de Tokyo à Paris en 2010.

 

 

Une porte s’ouvre et un homme entre avec une grosse bombonne replie d’un liquide or dans les bras. John Glaser en personne !! « On ne mérite pas d’être ici !!! »

 

Chris nous présente et lui fait comprendre que nous sommes des français grands amateurs de ses réalisations. Il nous dit « voulez-vous tester une fabrication ? » ! Mais pourquoi nous ???. Il nous demande même ce que nous voulons tester ? En bon Français chauvins, nous évoquons le Spice Tree (fini en fût de chêne des forêts de l’hexagone) !  Il nous dit « ok ! mais nous allons refaire la version Extravaganza » (série limité réalisée en 2015 NDLR).

 

Il nous explique tout le processus. Il prend différents samples sur le bureau sur lesquels sont notés des noms de distilleries : Glen Ord (du Rosshire au nord-ouest de l’Ecosse), Benrinnes et Allt-a-Bhainne (toutes deux coincées entre Aberlour et Dufftown dans le cœur des Highlands). Il prend également 3 autres samples un peu plus mystérieux mais remplis à ses dires de mélanges plus ou moins vieux et de finitions différentes de Clynelish, de Dailuaine et de Teaninich (trois distilleries des Highlands). Par la suite, il glisse des doses plus ou moins importantes des liquides dans sa grande éprouvette graduée. L’instant est solennel et les seuls bruits que nous entendons sont ceux du liquide qui coule et d’une mouche qui vole et fini par se poser sur le lustre. Comme si nous étions face à un alchimiste, nous voyons le liquide se foncer progressivement pour devenir sombre et même se transformer en or !  

 

Nous qui étions déjà fier d’avoir « participé » au choix entre les versions plutôt « sherry » ou plutôt « smoke » des Great King street au Whisky Live 2012 (voir dégustation ARTIST'S BLEND v GLASGOW BLEND), nous sommes complètement comblés ! L’impression d’être là où il fallait être au bon moment !

 

Chris prends alors plusieurs glencairn pour pouvoir vérifier si l’alchimie était à la hauteur.

 

 

Nous voilà ainsi entre John et Chris en train de sentir un liquide qui lorsqu’on y plonge le nez la première fois fait exploser des notes de sherry et de fruits rouges de toutes sortes. Il faut ensuite prendre un peu de recul (et d’air car il titre quand même à 46°). Mais l’envie est plus forte que tout et notre nez y retourne pour cette fois prendre un déluge d’odeurs de fruits qui auraient pu être conservés dans des paniers en bois. C’est seulement lors d’un troisième passage que les références à son nom originel ressortent avec la fraicheur des épices mais tamisée de miel.

 

Nous nous regardons et lançons tout de go un « slainte mhath » !

 

Mais la sensation est bizarre de goûter un tel breuvage en compagnie de celui qui l’a créé !

 

 

En bouche ce whisky est doux malgré son degré d’alcool. Il fait ressortir le gout du sucre des fruits rouges annoncés au nez. Gardé en bouche le sucre des fruits laisse sa place a un peu plus de sensations boisées (certainement celles apporté par le mélange de tous les fûts ayant contenus les composants de ce blend) mais en maintenant malgré tout un fonds de fruit. Comme au niveau de l’annonce, des épices citronnais apparaissent juste avant que le liquide s’enfouisse dans notre gorge.

 

Cette dernière sensation permet de faire la transition avec un final qui s’avère assez long et qui laisse en bouche un goût marqué d’épices exotiques.

 

Certes nous n’avons pas eu complément les odeurs de chêne français dont nous avions fait la demande à notre hôte du jours (ce n’est pas nous le boss), mais la sensation reste malgré tout superbe et le souvenir de cette belle journée inoubliable : Je dirai bien merci à British-Airways de cette déconvenue et à Chris (peut-être pas pour Compass Box) et John à vite au whisky live à Paris !

   

 

Pour ma part, la rédaction de ce voyage de dégustation, sonne le glas de ma bouteille de Compass Box Spice Tree Extravaganza (que je ne trouverais désormais que difficilement puisqu’elle faisait partie de la série limitée de 2015). Vous devez connaitre cette sensation très désagréable de la fin d’une bouteille que l’on ne voudrait jamais voir arriver.

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Seb Rabbit (samedi, 23 mars 2019 13:41)

    In compass box we trust