GLENDRONACH 1993, 27 ans  Oloroso Sherry Puncheon  53,7%

 

 

Il est des moments comme ça où la solennité est de mise et où le passage dans un fauteuil club au coin du feu est incontournable.

 

En plus si ce moment de plaisir s’accompagne de belles histoires de fantôme comme celle qui se narrent dans les Highland du côté de FORGUE… Aller faire un tour à côté du fût de sherry qui se trouve sous le pont de la rivière Dronac….Mais je vous laisse découvrir l’histoire de la danseuse espagnol qui a priori est encore dedans dans la dégustation du GLENDRONACH CASK STRENGTH Batch 9 (ici)

 

La dégustation d’un single Cask Releases de chez GLENDRONACH mérite clairement ce fauteuil et cet honneur.

 

Celui que nous allons gouter aujourd’hui a été distillé en 1993 et a été mis en bouteille 27 ans plus tard. Qui plus est, il ressort comme une exclusivité de chez exclusivité puisqu'il est issu d'un unique fût craqué en 2021 et destiné à la Maison du Whisky.

 

 

 

Avant toute chose, je vous propose de le laisser se réveiller et s’ouvrir. Un conseil glissez le dans un beau verre de dégustation et oubliez-le (en le gardant à l’œil quand même), sur le rebord de la cheminée, temps que je vous parle de cette série SINGLE CASK RELEASE.

 

Alors l’histoire de cette gamme débute en 2009, sous l’ère Walker (Billy) et perpétué désormais par dr Barrie (Rachel) avec chaque année (et parfois plus), la sortie d’un nouveau distillat.

 

Elle consiste à exhumer de vieux fûts millésimés du warehouse sous le regard coi (ou « crrowa ») des corbeaux installés sur le toit de la distillerie. Et quand je dis vieux fûts, ce sont de vrai vieux fûts : très honorables 1971, 1972 ou plus « jeunes » 1989, 1990, 1991, 1992, 1993…. À des âges semi canoniques de plus de 45 ans pour les plus vieux.

 

Car oui, à l’instar du vin, il semblerait exister des millésimes d’exception dans le whisky. Je ne vais pas vous énumérer mais parmi ces derniers on compte 1971 (grande année pour ceux qui me connaissent), 1972 et plus « près » de nous 1992 et 1993.

 

 

Comme les amateurs de GLENDRONACH le savent, ici, on parle plutôt Sherry, alors imaginez ces vieux distillats oubliés dans des fûts de Pedro Ximenez ou dans de gros puncheon d’Oloroso pendant tant d’année ?

 

Et bien simplement vous obtenez d’excellent« issimes » vieux sherry bombe prêts à vous exploser dans la bouche.

 

Dans votre fauteuil, alors que celui que nous allons goûter vous fait de l’œil du haut de sa cheminée, je vais quand même vous le présenter.

 


Dégustation THE GLENDRONACH 1993, 27 ans

 

Certes, il n’est pas des années 70 (peut-être dans ces lignes un jour) mais il a été distillé en 1993 (grande année de production à Forgues). Il s’est longuement reposé dans le gros puncheon d’Oloroso n°7274 mais n’a rendu que quelques degrés aux anges. Il a été exhumé en 2021, 27 ans après, et a été embouteillé à sa force naturelle de 54,2 %. Nous en sommes à 19ème série !

 

Allez, cela en est assez, sortez de la torpeur de votre fauteuil et prenez le verre qui contient un liquide couleur de cuivre profond presque acajou, avant de vous glisser à nouveau dans son coussin mou !

 

Rapprochez le verre de votre nez. Les arômes premiers de ce whisky vont séparer les habitudes que l’on peut avoir avec un whisky vieilli en fût d’Oloroso.

 

Malgré le degrés d’embouteillage, le premier nez va être d’abord doux, crémeux et sirupeux. Mais il ne faut pas s’y tromper, laissez le trainer dans le verre et il sera attaqué par de notes poivrées et épicées.

 

Au second passage, les épices laissent entièrement la place à un mélange de fruits rouges et d’agrumes plus proche de ce qu’on a l’habitude d’avoir avec un whisky sherry. Les notes seront plus vineuses et proche d’un Oloroso.

 

Le troisième passage va être un mélange d’abord d’épices, puis de notes plus florales et aérienne.

 

 

Aller voyageons dans le temps et pendant près de 30 secondes (pour lui faire honneur) en le goûtant.

 

Quand il entre en bouche on va tout d’abord lui découvrir des notes vineuses. Mais vite, malgré son âge, il va révéler une assez grande puissance et une grosse chaleur avec des épices bien présentes.

 

La chaleur va d’ailleurs être de plus en plus importante, on sentirait presque le cuir de notre fauteuil club. La suite est un mélange de bombons caramel légèrement acidulé et de velours. Il fait chaud.

 

Quand des notes d’oxydation et de boisé s’installent un temps mais elles sont de suite rehaussées par une banderille d’épice.

 

Une fois avaler (car il faut bien l’avaler au bout d’un moment) il va laisser s’installer longuement des arômes doux de raisin sec mais également une pointe de graine de cacao torréfié !

 

Une seule envie replonger dans les méandres du temps et refaire le voyage !