GLENALLACHIE 8 ANS KOVAL RYE QUARTER CASK VS 9 ANS RYE FINISH

A la reprise de la distillerie par le trio WALKER-STEVENSON-SAVAGE en 2017 la mission était claire : faire de GLEN ALLACHIE autre chose qu’un whisky destiné au Blend (Clan Campbell et Chivas) et de le transformer en Speyside de premier rang. 

Pour ce faire deux éléments étaient à disposition de la nouvelle équipe :

- un important stock de distillat (datant jusqu’à 1978) ;

- en plus d’une équipe déjà expérimentée, la distillerie avait désormais un master-blender digne de ce nom : Billy WALKER.

 

Chimiste de génie qui a roulé sa bosse dans le monde du whisky passant par Ballantine’s, Inver House Distillers (avec un certain Graham Stevenson), Burn Stewarts et dernièrement chez Benriach (où il travaillé avec une certaine Trisha Savage) avec qui il mène l’aventure GLENALLACHIE). Bref celui reconnu comme  « master of the quaich » (maitre du quaich -vous savez le petit récipient de dégustation que l’on trouve dans tous les wharehouse écossais) y connait quelquechose !

 

De la à dire que toute cette petite équipe se connaissait et ne pouvait que faire de belle chose une fois réunie...

 

 

Avant de diffuser les distillats de la nouvelle mouture (pour lesquelles la durée de fermentation a été rallongée à 160 heures) qui s’annonce plus fruitée que l’ancienne, il fallait s’occuper des stocks. Pour se faire la gamme a été mise en place et propose un 10 ans cask strength (en dégustation ici), un 12 ans, un 15 ans (en dégustation ici), un 18 ans et un sublime 25 ans (en dégustation ici).

 

Mais vous allez dire ok ils sont déjà très bons et proposé à leur bonne maturité, mais pas encore la patte WALKER (même s’ils sont signés de sa main).

 

BILLY WALKER a ainsi décidé de sortir du lot en proposant sur des petites séries des distillats des stocks mais auquels il aura appliqué un finish lié à sa grande connaissance des subtils mélanges de bois et des différents types de brulage et de carbonisation des fûts.

 

Il a ainsi produit une gamme de désormais 6 séries limités (3 en 2019 et 3 en 2020) ayant tous pour point commun un premier vieillissement de 7 à 9 ans en futs de chêne américain. et amenant sa « patte » par la suite en décidant de faire "voyager" ses distillats aux Etats Unis, en Espagne et au Portugal. Est né ainsi les gammes Wood Finish (batch 1 et 2) :

-       10 ans Port wood cask (8 ans en Chêne américain et 2 ans de finish en fût de porto ruby de haut de gamme) en 2019 ;

-       11 ans Port wood cask (9 ans en Chêne américain et 2 ans de finish en fût de porto ruby) en 2020 ;

-       12 ans Pedro ximénez cask (10 ans en Chêne américain et 2 ans de finish en fût puncheons du même nom) en 2019 ;

-       11 ans Moscatel (9 ans en Chêne américain et 2 ans de finish en fût de moscatel) en 2020 ;

-       8 ans Koval Quarter Cask (passage par un finish en fût de 50 litres directement venus de l’Illinois au Etats Unis après un temps passé en fût de chêne américain) en 2019

-       9 ans Rye (finition en fûts de Rye venus du Kentucky après un premier temps passé en fût de chêne américain) en 2020.

 

Bref une belle gamme, des couleurs allant du rouge ruby à l’or, en passant par le l’acajou et le bronze, et une palette aromatique pointues puisque souvent si le vieillissement en fût de chêne américain est proche tout va se jouer sur un finish parfois subtil !

 

 

 

C’est pour cela que nous allons aujourd’hui essayer de trouver une différence entre les deux finishs « seigle » : 8 ans Koval Rye quater cask wood finish vs 9 ans Rye wood finish.

 

Côté couleur, il faut l’œil averti du début de dégustation pour voir que la couleur or du 8 ans koval est un peu plus claire que le second (en fin de dégustation il n’y a plus de différences ! 😉). Quoi qu’il en soit c’est le finish qui va le moins coloré le whisky d’origine.

 

Au nez, le finish dans un fût de Koval bio va révéler un peu plus d’épice que le rye simple. Quoi qu’il en soit l’odeur d’un rye américain est bien présente et surprend quand on est en présence d’un GLENALLACHIE.

 

Le finish Koval va donc être plus porté vers le seigle et surtout les épices (comme la noix de muscade et poivre) du fait de son passage dans un fût plus petit que le finish Rye du 9 ans (plus petits donc plus de contact avec le bois du tonneau). Le finish Rye wood sera donc un peu moins marqué en épices et plus en canelle. Après le premier nez, dans les deux cas, les épices se dissipent pour laisser apparaître des notes plus sucrées portées sur la vanille et de miel. Ces notes communes vont rester présentes sur le finish Koval quand la fin du nez du Rye sera plus portée sur les agrumes.

 

Les deux whiskies titrent 48 % d’alcool donc il ne devrait pas y avoir de différences de force.

 

Paradoxalement au goût, c’est l’inverse du nez. Le finish en petit fût (dont l’odeur épicée était plus marquée) s’avère plus doux que le finish en fût Rye qui lui va être plus soutenu. Le premier va entrer en bouche en douceur et avec des notes assez sucrées (bien marquées "seigle" néanmoins on ne s’y trompera pas). L’entrée en bouche du finish rye sera plus tendue et soutenue en épices que le premier (comme quoi les épices pourraient peut-être plus provenir d’une année de plus passée dans les fûts de chêne américains que dans les fûts de rye (bio ou pas, petit ou grand fûts).

 

Par la suite les deux finishs vont néanmoins se rejoindre sur les notes plus habituelles de GLENALLACHIE (des agrumes, de la vanille, des épices et des pommes). On ne se refait pas. Le finish ressort au début quand le vrai whisky ressort après. On se croirait dans un film de cowboy en train de boire un scotch qui rappelle du rye.

 

Le final des deux whiskies est assez proche avec des notes assez longues legèrement âpres de seigle mélangé à des agrumes (celles du finish Koval seront peut-être plus portées sur le citron et celles du rye sur l’orange)

 

Dans les deux cas, le souhait de Billy Walker de proposer des GLENALLACHIE particuliers, bons et en dehors des arômes appréciés des amateurs de le marque sans pour autant les dérouter est réussi. Ces deux whiskies proposent un joli voyage du nord au centre des Etats-Unis en passant par le Speyside et méritent bien un petite dégustation.

 

Vivement que je puisse faire la même chose au Portugal ou en Espagne… d'ailleurs si ca vous tente n'hésitez pas à vous connecter sur facebook pour la dégustation guidée par le Keppers of quaich en personne le 7 mai prochain à 19 h (heure du Speyside !) https://www.facebook.com/events/820335175122240/