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JOHNNIE WALKER CELEBRATORY BLEND

Pour ma 200ème dégustation, il fallait bien que je vous raconte ma dégustation exceptionnelle du CELEBRATORY BLEND de JOHNNIE WALKER (édité pour les 200 ans de la marque).

 

Alors voilà, à peine sorti de la distillerie ABERFELDY-DEWAR’S (où j’ai quand même appris que les deux gros concurrents du blend écossais on fait route commune pendant plus de 70 ans –voir ici la dégustation si vous souhaitez en savoir plus-), je remonte dans Brad Peat et vois que j’ai un message dans ma boite « tempormail ».

 

 

 

 

Juste pour information je vous rappelle que mon van Brad Peat, qui m’accompagne dans toutes mes dégustations, est équipé depuis quelques temps d’un convecteur temporel (que je tiens d’un savent fou, mais ceci est une autre histoire, non de Zeus !) qui me permet également de traverser les années et d’aller déguster des whiskies dans le temps (et après on dit que l’alcool ne fait pas de ravage !). Grace à lui j’ai quand pu aller goûter le Sassenach Spirit (ici si cela vous intéresse) avec le père de James Fraser (alias Sam Heugan) ou le Johnnie Walker Sweet Peat (ici si cela vous intéresse) avec Alexander Walker II (vous vous souvenez les gros sourcils !). 

 

C’est d’ailleurs de ce dernier que vient le message ! Il a lu mes articles et veut me faire goûter à une de ses créations.

 

Sachez au passage, pour faire le lien avec le CELEBRATORY BLEND, que Jim Beveridge (master blender de Johnnie Walker) a souhaitait faire revivre la recette initiale du « Old Highland  Whisky » premier blend créé par la marque et le fils du créateur (j’ai nommé Alexander Walker II).

 

Voilà, donc il ne m’en faut pas moins pour que je remplisse le réservoir de mon combi de single malt et que je reparte dans le temps pour 1865, date à laquelle il l’a créé ce fameux blend. Une fois saisi la date dans le circuit temporel de Brad Peat, me voici lancé à 80 mph sur une grande ligne droite (je vous rappelle qu’il s’agit d’un combi et que 80 mph commence à lui demander d’aller chercher dans ses ressources !)

 

Un flash et me voici de nouveau dans la deuxième moitié du 19ème siècle dans la ville de KILMARNOCK au sud de Glasgow (et oui dans les LOWLANDS).

 

Maintenant que je connais un peu les lieux, je me rends directement au centre du village devant la petite épicerie flanquée des grandes lettres JOHN WALKER !

 

Lorsque je fais sonner la cloche de la porte en rentrant dans la boutique, je lis un certain étonnement sur le visage d’Alexander Walker !

 

Il me dit « mais comment est-ce possible je vous ai envoyé le message (je garde pour moi la manière qu’il a pu utiliser pour le faire) il y a à peine 1 h est vous êtes déjà là ! ». Je lui explique que lorsqu’il est question de goûter un whisky je réponds toujours présent.

 

 

Me voilà au comptoir en train de goûter un Blend (avec un B majuscule de ce nom car quasiment le premier jamais fait !) en compagnie de Sir Alexander Walker II (je vous l’ai déjà dit mais j’ai l’impression que dans le monde du whisky de la fin du 19ème siècle tous les créateurs de firmes de whisky s’appellent John et que leurs fils s’appellent Alexander –Cf. ma dernière dégustation-). Quel souvenir ! 

 

Bref, un grand moment mais, comme je n’ai pas trop su ce qu’il y avait dedans et que je fais confiance au master blender de Johnnie Walker (qui annonce être parti d’une recette similaire), je vais vous parler du CELEBRATORY BLEND.

 

Les équipes de Jim Beveridge de chez JOHNNIE WALKER, de notre époque (c’est-à-dire 200 ans plus tard) ont produit une version un peu plus forte que celles habituelles de la marque. En effet, la quasi-totalité des blend de la marque titrent entre 40 % (majoritairement) et 43 % d’alcool par volume (pour le GREEN LABEL par exemple) ; celui que nous goûtons aujourd’hui joue plus dans la gamme Cask-Strength avec un titre de 51 % d’alcool par volume. L’équipe ainsi voulu joue la carte de l’authentique.

 

 

On ne connait clairement pas les sources d’approvisionnements qui ont permis de réaliser ce blend, néanmoins la marque annonce qu’il a été réalisé à partir de whiskies provenant de distilleries en activité il y a 200 ans. Ceci nous arrange quand on connait la gamme proposée par DIAGEO (qui ne compte pas moins de 30 distilleries en réserve). Néanmoins en regardant de plus près on se rend vite compte qu’on a encore le choix avec des distilleries ouvertes entre 1793 et 1860. On a de la tourbe (Caol Ila, Lagavullin, Port Ellen, Talisker et Brora), du fruité (Cardhu, Benrinnes, Teaninich, Singleton et Mortlach)  du boisé (Clynelish, Dailuaine, Oban –la plus ancienne- et Royal Lochnagar) ou plutôt doux (Glenkinchie et Linkwood). Bref il y a de quoi faire, bien que je penses qu’on peut aisément enlever les distillats des distilleries fermées plutôt réservés à la version Blue Label 200ème anniversaire.

 

JOHNNIE WALKER CELEBRATORY BLEND

Alors comment est ce blend qui se pare d’une couleur or assez soutenue virant presque à un marron clair ?

 

A l’approche du verre, le nez n’est pas du tout agressé mais va plutôt ressentir un whisky vanillé épais et beurré. Un biscuit !

 

Quand le nez rentre pour la première fois dans le verre, il détecte de la chaleur. Les arômes sont portés vers les fruits exotiques (avec une odeur d’ananas charnu) mais, le nez va clairement détecter une première volée d’épices (qui va nous accompagner dans toute la dégustation). Il reste néanmoins doux malgré son titre.

 

Au second passage, la chaleur reste de mise, mais elle va plus se rapprocher d’arôme « sherry » avec une pointe de fruits rouges et des épices encore bien présents. Sans sortir le nez du verre, la persistance de ces derniers va le faire virer les arômes vers des agrumes légers.

 

Le troisième passage sera plus sur un mélange vanille épices assez agréable avec une pointe saline sur la fin.

 

Au nez il est difficile de détecter un quelconque arome tourbé. En revanche, l’odeur douce de fumée se révèle plus dans le creux de la main. Il y a de la tourbe (parole de Peatdream) !!

 

 

L’entrée en bouche va être différente. Assez discret au nez, ce blend se revèle beaucoup plus présent et charnu avec des épices (ça on le savait) mais également de la noix et une grande chaleur. Les épices poivrés vont rester sur la langue un bon bout de temps.

 

Le reste va se passer autour de cette dernière. Ca se bouscule dans la bouche, des fruits blancs sucrés, des agrumes. Au bout de quelques secondes, une pointe de tourbe fait un passage furtif. La dégustation se termine par la victoire des épices sous la forme d’une tarte au gingembre. Je ne sais pas si ça existe mais imaginez du gingembre sur un gâteau moelleux.  

 

La finale est longue. Elle est chaude avec des arômes plus citronnés et légèrement salins.

 

Le rajout d’eau va faire ressortir au nez son côté agrume et permet même de détecter plus facilement la tourbe.

 

En revanche, en bouche, je trouve qu’il le casse un peu trop à mon goût en exacerbant son côté sucré. Il ferait presque même surgir une pointe d’âpreté.

 

Beau voyage pour un blend qui fait preuve d’une sacrée complexité (à moins de 100 €).

 

L’heure tourne dans la boutique « Walker’s Kilmarnock Whisky » et il ne faudrait pas que je loupe la faille temporelle qui va me ramener de nos jours pour de nouvelles dégustations.

 

Je salut mon hôte et prends congés de lui. Je n’oublie pas de lui prendre une bouteille de single malt d’une distillerie du coin (whisky qui pourrait vous faire pousser les cheveux à l’envers de nos jours) pour approvisionner mon van.

 

Encore une belle aventure pour la 200ème de PEATDREAM ! 

 

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