découvrez également une première partie ici
DEGUSTATION
- DISTILLERIE DE LA MINE D'OR - GALAAD
- MAISON BACHE GABRIELSEN - SINGLE MALT BGW
- DISTILLERIE MOON HARBOUR - DOCK 3 FUME AUX ALGUES DU BASSIN D4ARCACHON
- DISTILLERIE BOWS - BENLEOIC TOURBE
- DISTILLERIE CASTAN - ANTIPODE
- DISTILLERIE BERTRAND - BIERSKY
Tiens si pour cette journée nationale 2023 des spiritueux Français, je vous propose que l’on se refasse une petite partie de mon jeu de société WHISKIES DE FRANCE (non commercialisé) que j’ai déjà eu l’occasion de vous présenter il y a quelques temps. Vous vous rappelez le jeu « Voyage en France » ?....toute ma jeunesse (je sais c’est pas de première jeunesse…mais moi non plus alors) !
Comme il se doit, je plante mon drapeau départ en Ile de France et je pioche 6 cartes que je trie pour optimiser mon parcours et minimiser mon empreinte carbone.
Alors où m’emmène le hasard aujourd’hui ?
- En Bretagne avec la petite distillerie de LA MINE D’OR et son Whisky GALAAD ORIGINE
- En Charentes chez BACHE GABRIELSEN pour goûter son SINGLE MALT
- A Bordeaux avec la distillerie MOON HARBOUR et son DOCK 3 FUMÉ AUX ALGUES DU BASSIN D’ARCACHON
- Dans l’Aude chez BOWS et son BENLEIOC TOURBE
- Un peu plus haut dans le Tarn chez DISTILLERIE CASTAN et son ANTIPODE vieilli en fût de PACHERINC DU VIC BILH
- Et enfin en Alsace, chez Distillerie BERTRAND et son mystérieux BIERSKY !
Beau panaché qui va nous montrer la variété des whiskies Français ! Je jette les dès et avance ainsi mon pion en forme de mini van BRAD PEAT plein ouest en direction de la Bretagne.
DISTILLERIE DE LA MINE D’OR – GALAAD ORIGINE
Direction Ploërmel dans le Morbihan non loin de la forêt magique de Brocéliande. Nous allons dans une des dernières distilleries arrivées dans mon jeu en 2022.
Mais il ne faut pas s’y fier sous ses airs de jeunesse, le whisky coule ici depuis déjà 5 ans.
En effet, on brasse, ici, au pays des fées, depuis 30 ans sous la surveillance de son créateur Bernard Lancelot (certainement une descendant du chevalier de la table ronde) dans la BRASSERIE du même nom.
Mais c’est seulement depuis 2016 (pour les premiers essais) mais surtout de depuis 2017 que l’ancien stagiaire devenu propriétaire de la brasserie en 1999, Stéphane KERDODÉ, utilise la bière maison et la transforme en un distillat magique.
Comme on le sait pour que la magie du whisky coule dans nos verres il faut 3 ans, mais dans le monde des fées bretonnes, il aura fallu 5 ans à Stéphane et son équipe pour nous proposer son élixir de druide.
Le moins que l’on puisse dire c’est qu’en plus de nous proposer un whisky déjà de qualité, la distillerie est installée dans un écrin digne de ce nom. Écrin regorgeant d’histoire puisqu’il est situé dans ce qui était jadis les ruines d’une anciennes mine d’étain fermée depuis le début du 20ème siècle (après une exploitation chaotique datant de l’époque romaine quand même).
Lieux réhabilité donc en brasserie d’abord, puis en distillerie et bien qu’encore artisanal disposant même, comme les grands d’un beau centre de visiteur (au milieu duquel trône non le Roi Arthur mais un arbre en étain symbole de la distillerie). Un arbre magique certainement mais qui est bien le reflet écoresponsable de la distillerie (circuit court, eaux locale, reforestation…).
Certainement le début d’une belle aventure.
Intéressons-nous au whisky GALAAD !
Déjà pour ce qui est du nom il était légitime. Stephane KERDODE étant le successeur légitime de BERNARD LANCELOT, le whisky issu de la BRASSERIE LANCELOT ne pouvait avoir un autre nom que celui du fils légitime du chevalier de la table ronde : GALAAD.
L’histoire nous dira si dans l’avenir, il leur permettra de trouver le Graal (comme l’a fait son ancêtre).
Pour ce qui est du distillat, le premier proposé par la distillerie il se devait d’être « naturel » : single malt 100% français distillé, vieilli et assemblé à la distillerie.
Une fois sorti de l’unique alambic de la distillerie en 2017, il a été glissé 5 ans en fûts de chêne français et réduit à l’eau de source magique de Paimpont qui jailli juste en dessous de la distillerie.
Ce whisky se pare d’une belle couleur or marquée (effet fût neuf). Mais n’attendrions-nous pas autre chose d’une mine d’or ?
Quand le nez plonge dans le verre la première il va découvrir une belle douceur avec un mélange de vanille et de foin. En second plan on va détecter une pointe d’acidité citronnée.
Cette acidité se transforme en épices au second passage avec des notes poivrées qui dévoilent le caractère plus boisé (alors que le premier passage était clairement sur la douceur).
Au troisième passage l’ambiance se radoucie avec le retour de notes plus fraiches mais avec une odeur plus pâtissière et vanillée.
Dans le creux de la main, il est douceur et notes sucrées.
En bouche, il est gras et sirupeux. Mais la première ambiance sucrée est furtive car très vitre il se charge d’épices et de puissance.
Des notes de poivre et de gingembre viennent emplir la bouche. Elles restent persistantes sur la langue alors qu’elles s’adoucissent sur le palais. Elles redeviennent ensuite plus douces et en adéquation avec ses 44,5 % d’alcool.
Bien que plus doux, il revêt néanmoins un caractère boisé et se charge d’une odeur d’amende et d’une texture velours proche de celle de la peau de cette dernière.
A la descente, il redevient plus doux mais ce n’est qu’un leurre car dans la gorge il laisse de larges et longues effluves boisées et fraiches ?
Le verre vide conserve des notes agricoles de foin et sur la durée des notes citronées.
Belle première expérience, nous rend-il immortel ?? Seul le temps nous le dira !
MAISON BACHE-GABRIELSEN – BGW SINGLE MALT 5 ANS
Je relance les dés et prends la route vers le sud et la Charente.
La prochaine étape, comme souvent dans cette région m’amène dans une maison de Cognac (nouvelle patrie du….whisky français). Je vais vous faire découvrir, ou redécouvrir car j’avais déjà eu l’occasion de le faire lors d’une épopée en Nouvelle Aquitaine –ici-) la plus norvégienne des maisons de cognac : BACHE GABRIELSEN !
Nous sommes ici avec une maison de cognac plus que centenaire (elle a été créée en 1905 par le norvegien : Thomas BACHE GABRIELSEN avec le rachat de rachète la maison de Cognac A. Edmond Dupuy).
La maison fait partie des puristes du bois et de la recherche et du développement. En effet, parler COGNAC avec Hervé BACHE-GABRIELSEN cela veut dire parler multi cépage de la région, vieillissements différents dans des fûts très variés et avec des durées qui aspirent au respect (jusqu’à 37 ans d’âge).
On découvrira par exemple chez BACHE GABRIELSEN un cognac qui a défrayé la chronique : le AMERICAN AOK COGNAC. Dans le monde du cognac les us et coutumes tournent autour d’un vieillissement en fûts de chênes français. BACHE GABRIELSEN, elle propose un cognac qui bon élève à lui aussi a commencé son vieillissement en chêne du limousin mais a connu un finish boosté de quelques mois dans des futs de chêne neuf du Tennessee (j’aurai prochainement l’occasion de vous le faire découvrir !).
Un autre exemple réside dans les envolées écologistes d’Hervé avec son cognac “5” VSOP BIO ÉCO-CONÇU qui rend hommage aux 5 générations de BACHE GABRIELSEN à la tête de la maison mais surtout qui se veut bio et écologique de la grappe de raisin au verre recyclé de la bouteille !
Bref, un dynamisme cognac qui ne pouvait que s’étendre sur le whisky.
Et c’est ainsi qu’en 2017, la maison s’est lancé dans le whisky. Ne produisant pas encore de distillat d’orge maltée, Hervé et Jean-Philippe Bergier (le maître de chai de la maison) ont été sourcer un distillat le plus neutre possible dans les terres de l’est de la France, afin de lui faire subir un vieillissement maison !
J’avais déjà eu l’occasion de vous le faire goûter en version partiellement aboutie (ici) à la fin de ses 3 premières années de vieillissement. Désormais, à 5 ans il sort enfin dans sa version définitive.
Le distillat que je vous propose de déguster ici a passé plusieurs années dans les fameux fûts de chêne américain ayant précédemment hébergé le fameux cognac AMERICAN AOK puis a vécu un finish en fûts de Pineau des Charentes.
Au nez on va détecter un distillat frais et fruité avec des notes d’amande marquées. On peut lui trouver des notes médicinales et herbacées presque sur l’eucalyptus.
Au second passage la fraicheur est confirmée et c’est aux effluves d’orge de faire leurs apparitions et une légère odeur de tourbe qui ne cherche qu’à faire son entrée. On trouve également des notes biscuitées très agréables.
Mais la vraie nature du distillat va réellement s’affirmer au troisième passage avec un mélange de fraicheur, de légère fumée mais également sucrée de pêche blanche.
Dans la paume de la main on va retrouver des notes d’orge et de légère fumée.
En bouche, il se réchauffe et a des allures de gâteau aux épices. Du sucre, de la vanille mais également quelques piques d’épices et des notes ranciotées du bois qui surgissent.
Les épices ne restent cependant pas très présentes car ce sont les notes sucrées qui dominent clairement et en font un distillat doux. Par la suite on va avoir une légère tourbe qui apparait avec des notes iodées et des notes de réglisse.
A la descente, il n’est pas très présent. Néanmoins il montre ensuite une rétro olfaction boisée et chaude assez longue.
MOON HARBOUR DOCK 3 SINGLE MALT FUME AUX ALGUES Vieilli en fûts de Château Pipeau
Continuons la partie pour un petit bon d’à peine une centaine de kilomètre.
Direction les quais de l’estuaire de la Garonne à Bordeaux ou jadis on débarquait les fûts de vins de Bordeaux dans un port en forme de lune. Nous sommes chez MOON HARBOUR.
J’ai déjà eu l’occasion de vous parler de cette distillerie (ici) qui trouve une de ses spécificités dans son local de vieillissement dans ce qui était ancienne base sous-marin allemande de la seconde guerre.
En effet, les fûts de la maison sont ici choyés dans une ancienne citerne de carburant de 50 mètres de long aux allures de cathédrale de béton.
Si on a vu que dans le pays du Cognac, il y avait des rebelles qui s’étaient lancés dans le whisky, on voit ici que du côté du vin de Bordeaux certains avaient fait de même.
C’est sur le même principe qu’ici en pleine terre viticole girondine deux associés (Yves MEDINA et Jean-Philippe BALLANGER) se sont lancé en 2017 dans l’aventure whisky.
Leur objectif, allier le distillat avec le terroir bordeaux en proposant du whisky vieilli en fûts de vin de grand vignobles (Château Rieussec -1er grand cru Sauternes-, Château Haut-Bergeron –Sauternes-, Château La Louvière –Léognan-, Château Cantenac Brown –Margaux-…).
C’est ainsi qu’après quelques essais sur des distillats extérieurs, ils ont enfin distillé de l’orge girondine et produit leur propre whisky à l’ombre du géant de béton. Les DOCKS étaient nés.
J’ai déjà eu l’occasion de vous faire découvrir le premier whisky proposé DOCK 1 Château Rieussec (ici) issue d’une orge maltée.
A l’instar de la précédente dégustation, on va voir qu’ici aussi on aime les expériences. Car, en effet, la distillerie ne s’est pas endormi sur cette belle réussite. Le DOCK 2, l’année suivante, ne faisait plus appelle à l’orge maltée, mais au maïs malté !
Aussi, on pouvait s’attendre à une nouvelle expérience l’année suivante pour le DOCK 3 ! Et le moindre qu’on puisse dire c’est que l’on a pas été déçu.
En effet, il ne suffisait plus de faire vieillir le distillat dans des fûts de vins de la région, il fallait tester encore plus de locale. Pour ce faire, les dirigeant qui avaient déjà accroché un fumoir à leur bunker de bétons ont décidé d’y faire fumer….des algues (mais attention pas n’importe lesquelles celles du bassin d’Arcachon !).
Et c’est que je vous propose de goûter aujourd’hui. Celui que j’ai choisi de vous présenter est issue d’orge maltée (fumée aux algues donc) et vieilli en fûts de grand cru de Saint Emilion du Château PIPEAU a une couleur ambrée marquée par son fût.
Le premier nez de ce whisky est marqué par des notes chaudes et pâtissières assez douces.
C’est au second passage que tout est chamboulé. On va trouver un mélange des notes assez proches de celles d’un whisky tourbé maritime avec une odeur salée et proche du cuir et d’une tourbe agricole proche d’une cheminée dans une grange.
Le troisième passage lui, va plus faire référence du fût de vin dans lequel le distillat a vieilli avec des arômes de fruit murs.
En bouche, il va révéler des arômes chauds surmontés de réglisse. On note ensuite une pointe d’âpreté (liée au fût de vin). Par la suite, il développe des épices et surtout les notes de fumées qui proviennent du séchage de son orge. On pourrait lui trouver l’aspect d’une tourbe maritime exacerbée avec une pointe saline marquée.
Ensuite il s’adoucie et s’arrondi pour devenir plus velours.
Une fois avalé, il fait une nouvelle fois ressortir tout d’abord des notes de caramel au beurre salé puis plus longuement de réglisse.
Belle expérience ! Continuons la partie
BOWS BENLEIOC TOURBE
Direction l’Aude désormais à la rencontre de BENOIT GARCIA !
J’ai bien dit l’Aude, vous ne vous trompez pas !
Si vous me suivez depuis quelques temps, vous vous souvenez certainement d’un voyage épique du coté de Montauban (que vous pouvez découvrir ou redécouvrir ici) où j’avais déjà eu l’occasion de rencontrer cette pile électrique et de goûter ce qui à l’époque n’était encore qu’un pur malt !
Par la suite je vous ai fait partager sa collaboration avec la distillerie CASTAN (qui nous attend juste à l’étape suivante) et la distillerie TWELVE qui avait donné naissance au WHISKY TOUR OCCITANIE (ici).
Le grand Michel Audiard et ses tontons Flingeurs disait « on ne devrait jamais quitter Montauban ». Mais voilà, notre ami BENOIT n’en fait qu’à sa tête et n’a pas du tout suivi les conseils de tontons flingueurs. Il produisait déjà un bon whisky dans le Tarn et Garonne depuis 2016 mais dans un petit atelier. Il lui fallait grandir et « désormais avoir la puissance de feu d'un croiseur et des flingues de concours ».
C’est pour cela que tel un chevalier cathare, il a quitté Montauban pour descendre plus au sud dans le Minervois non loin de Carcassone à Laure-Minervois.
Fraichement installé dans l’ancien domaine de Gibalaux au milieu des champs, il a désormais en main un outil digne de sa créativité et de son audace.
Car l’homme est plutôt du genre prolixe !
Tel un savant fou (qu’il n’est pas je vous rassure), il essai de distiller tout ce peut l’être : Orge bien entendu mais également mélasse, riz, figues, pomme de terre et même le Sorgho qu’il cultive lui-même.
BOWS propose désormais pas moins de quinze références de spiritueux allant du Rhum, au Gin, la Vodka, de la Tequila, de l’ImoShoshu. Et bien entendu le whisky !
Celui que nous allons découvrir aujourd’hui a pour petit non BENLEIOC ! Quèsaco ? Et juste l’abréviation de BENoit LEI (loi en latin) et OC (comme l’Occitanie) ! Simple non ?
En grand amateur de tourbe, je ne pouvais pas vous faire goûter que sa version tourbée aujourd’hui ! 53 ppm quand même ce qui fait de lui certainement le plus tourbé du marché français !
Il tire sa couleur or clair d’un vieillissement en fût neuf et en fût roux de cognac et d’une réduction avec de l'eau de la Montagne Noire.
Amateur de tourbe tiens toi pret !
Au nez, la tourbe ne se détecte pas tout de suite car il va montrer tout d’abord un coté fruité de pèche. Mais cela ne dure pas car nous avons en main ce qui est certainement le whisky le plus tourbé du marché.
Ce sont tout d’abord des notes de cacao torréfié qui apparaissent avant la cavalerie tourbée avec son odeur de caoutchouc et presque de kérosène. Ah on voulait de la tourbe….
Le second passage laisse la place la plus importante à la tourbe, mais l’ambiance devient plus fraiche avec des notes iodées et même réglissées.
Au troisième passage toujours présente la fumée se réchauffe et passe plus par le feu de camp en train de griller et un fond de moelleux.
En bouche, ce whisky est très présent, avec des notes poivrées qui viennent piquer la langue et de longues effluves iodées et fumée. En le conservant en bouche il devient épais et s’adoucie légèrement et l’orge reprend un peu le dessus. Mais son caractère trempé revient au premier plan et de temps à autres, par bouffées de fumée, la tourbe et la réglisse fait son retour avec une pointe d’amertume citronnée.
A la descente il a un sursaut d’iode et il a une finale longue qui laisse planer une épaisse fumée comme celle qui plane à Carcassonne au lendemain du feu d’artifice qui embrasement de la cité tous les ans au 15 août.
Le verre vide garde les stigmates de la bataille avec une odeur de fumée persistante
DISTILLERIE CASTAN – VILANOVA EX-PACHERENC SINGLE CASK ANTIPODES
Personnellement j’aime bien le sud et son accent chantant (peut-être parce que c’était le miens il y a quelques années), aussi, je suis ravi que le hasard de la partie me propose une étape suivante dans les contreforts de la montagne Noir non loin de Castres. Direction la distillerie CASTAN.
Encore une fois, je pars en terrain conquis. En effet, si comme pour BOWS, j’ai déjà eu l’occasion de vous faire découvrir le fameux WHISKY TOUR OCCITANIE (ici), j’ai déjà également eu l’occasion de vous faire visiter la distillerie et son ancien alambic itinérant lors de la dégustation du VILANOVA TERROCITA (ici) le petit tourbé de la famille.
Depuis mon premier passage la distillerie de SEBASTIEN et CELINE CASTAN a bien grandi depuis sa création en 2010 et fait désormais partie des patrons de la fabrication de whisky français !
Il s’est également passé pas mal de choses de puis le premier distillat VILANOVA DERBIE (Vieilli en fût de Chêne français, et en fût de vin blanc) en 2010.
La distillerie à tout d’abord proposé le GOST (vieilli en fût de chêne américain et fût de vin blanc), le ROJA (vieilli en fût de vin rouge en chêne français), le SEGALA (un rye 100 % seigle local), et le TERROCITA (version tourbée que j’ai déjà eu l’occasion de vous proposer en dégustation ici).
Depuis la gamme a été complétée par l’ARGILE, second whisky tourbé de la maison, vieilli en fût de vin rouge de Gaillac. Et en parallèle nous avons pu découvrir deux bruts de fûts gainés de cuirs en version fruitée et en version tourbée.
Mais surtout en fin d’année dernière la distillerie a proposé une expérience que nous allons goûter ici au travers du bestial single cask tourbé ANTIPODE vieilli en fût de PACHERINC DU VIC BILH (vin moelleux venu du Piémont Pyrénéen).
Au nez un mot : Puissance et gloire ! On anticipe déjà la présence d’une tourbe épaisse, chaude et camphrées. Un mélange de viande marinée et caramélisées (au Pacherenc bien entendu) grillée.
Au second passage, l’ambiance devient plus marine est fraiche et médicinale avec des épices marquées. On sent ici une odeur de foin.
Au troisième passage, les notes épicées sont intensifiées et se réchauffent avec des fruits confits et une intensification des notes sucrées de raisin bien mur.
En bouche, il est huileux mais surtout puissant. Il entre en fanfare, avec tout d’abord des notes bien sucrées, puis boisées et enfin épicées (à en faire plisser les yeux). Par la suite il s’adoucit clairement pour laisser sortir un mélange de notes tourbées et de notes moelleuses du pacherenc.
En descendant, il laisse une grosse chaleur en bouche et des notes de réglisse et de sucre dans la gorge avec quelques notes de tourbe.
Tout chamboulé, il faut néanmoins finir la partie du jour et relancer les dés.
DISTILLERIE BERTRAND - BIERSKY
Direction cette fois ci l’Alsace pour une distillerie que j’ai, là encore, eu l’occasion de vous faire découvrir et où le temps n’a d’emprise : LA DISTILLERIE BERTRAND à UBERACH pour gouter à un whisky endémique…le BIERSKY.
Le tirage au sort des cartes étant fait comme il se doit, il se peut que sur deux parties, la même distillerie ressorte. C’est le cas ici puisque lors de la précédente partie, j’avais d’jà eu l’occasion de vous faire découvrir la distillerie de Jean Metzger et fait gouté à son SAINT WENDELIN « LE SOUFFLE CALCAIRE » (ici).
En 2013, pour créer le BIERSKY, que nous allons goûter aujourd’hui, Jean METZGER à décider de bousculer les règles une fois de plus et de créer une recette dans ce monde du whisky cadencé par les ingrédients, des recettes bien définies et des durées de vieillissement minimales.
En bon distillateur d’eau de vie, il a décidé de marier 60 % d’eau-de-vie de bière vieillie en fût de chêne pendant 10 ans (avec une méthode soléra qui permet de toujours avoir un distillat équivalent en rechargeant sur l’existant) et 40 % d’eau-de-vie de malt. Le résultat est assez atypique. Ce mélange a donc donné lieu à la création d’un « hybride » à mi-chemin entre le whisky et l’eau de vie.
Ce BIERSKY se pare d’une couleur dorée avec quelques reflets cuivrés.
Au nez, on retrouve un mélange de notes fruitées et sucrées de pommes mures et de notes plus tendues d’agrumes (pamplemousse). En restant dans le verre des notes épicées font leur apparition.
Au second passage, on peut lui trouver des allures de pim’s mélangeant des notes pâtissières, de chocolat et des notes d’oranges confites.
Le troisième passage va être plus sur des tensions boisées et médicinales avec plus de fraicheur.
Dans le creux de la main, il a l’allure plus habituelle d’orge maltée.
En bouche, il est doux et fruité mais rapidement des épices font leurs apparitions et viennent piquer la langue.
On retrouve ensuite des notes d’eau de vie de malt (produites par la maison) qui vient adoucir l’ambiance et ensuite des allures plus boisées. Il va un peu différent d’un whisky habituel, car il va avoir des notes plus franches.
En descente les notes citronnées refont leur apparition et des notes plus velours dans la bouche et boisées dans la gorge. Mais c’est la réglisse qui va rester un long moment dans le souvenir.
Encore une fois, cette partie et ce tour de France à permis de montrer l'étendue des possibilité des producteurs de whisky Français et donne envie d'ores et déjà de recommencer une partie à la découverte de notre beau pays.
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